Jeûner n'est pas une forme de torture. C'est plutôt un art de vivre, au regard des bienfaits que la limitation d'un apport nutritionnel désorganisé et déséquilibré peut avoir sur le système digestif et, par là, sur la régulation du métabolisme en entier. De grands diététiciens, des adeptes de relaxation et des bionaturistes, partout dans le monde et toutes confessions confondues, proposent des cures de jeûne allant d'une semaine à plusieurs mois. Leurs argumentations ont trait généralement à la régénérescence des cellules, l'élimination des toxines et le repos du système digestif en plus de la perte de poids. La pratique du jeûne diffère d'une communauté à l'autre. Et cela va de la limitation à l'abstinence de certains aliments, à certaines heures, à certaines périodes de l'année… Pour les musulmans, loin d'être les précurseurs dans cette pratique, chaque année, un mois entier est consacré au jeûne. Mais, comme tout art, celui-ci a des règles à respecter et des principes à observer. Dans sa dimension purement physique (dénué de l'aspect spirituel), jeûner c'est arrêter volontairement de se nourrir pendant une journée entière. Soit de l'aube au coucher du soleil. Malheureusement, beaucoup de jeûneurs ne respectent pas les conseils maintes fois répétés par les médecins quant à l'alimentation après la rupture du jeûne. A cet effet, manger ne devrait pas être assimilé à un sprint mais plutôt à une course de fond. Il ne sert à rien de tenter de rattraper le retard alimentaire occasionné par une journée d'abstinence en démultipliant les coups de fourchette. Se goinfrer jusqu'à épuisement (et non pas satiété) ne peut avoir que des conséquences néfastes sur le comportement du corps. Et c'est aller contre l'esprit même du jeûne. Agresser son estomac par un flux discontinu de nourriture aussi riche en glucides, lipides… ne peut que provoquer des désagréments et des soucis de santé au jeûneur indélicat. S. A.