De notre correspondant à Béjaïa Kamel Amghar La télé, dans l'aire musulmane, fait généralement ses records d'audience durant le mois sacré de Ramadhan. Cette circonstance religieuse, qui rassemble et réunit les familles, fait en sorte que les gens vivent et veillent ensemble trente jours durant. Après une journée d'abstinence, on se regroupe immanquablement pour dîner le soir venu. Suite à quoi on s'installe, également en groupe compact, au salon pour déguster un café et voir un programme à la télévision. Le rituel est presque le même dans des millions de foyers. Le public est ainsi conditionné pour regarder le petit écran. A chaque mois de Ramadhan, les chaînes de télévision dans les pays musulmans peaufinent des programmes spéciaux et rivalisent d'ingéniosité pour gagner les faveurs de l'audimat. Comme chaque saison, la télévision algérienne a préparé pour l'occasion des séries, des sketchs, des sitcoms et des émissions religieuses. Diffusés en prime time, les sketchs chorba de cette année n'ont pas eu le succès escompté. Souk El Hadj Lakhdar a même déçu beaucoup de téléspectateurs. Le jeu caricatural des comédiens et le manque d'imagination dans le choix des sujets ont suscité un sentiment de «déjà-vu» et de lassitude auprès du public. Djemaï Family, à force de redondances et de redites, a passé également à côté. De toute façon, ces deux sitcoms, annoncés en grande pompe, sont très loin de tenir leurs promesses. Tard dans la nuit, les feuilletons sélectionnés réalisent aussi des taux de suivi quelconques. La surprise a été créée cette fois par Khatini, caméra cachée de Mourad Khene. La qualité des canulars élaborés, les prestations convaincantes des comédiens engagés et la finesse des pièges tendus à plusieurs célébrités ont fait de cette suite facétieuse un vrai moment de détente. Autrement, les «téléphiles» algériens se tournent généralement vers d'autres chaînes maghrébines et arabes qui proposent de grosses productions, comme les Syriens avec la quatrième saison de Bab El Hara. D'autres préfèrent regarder au-delà des mers en optant pour des chaînes francophones et des programmes occidentaux. En gros, la télévision algérienne doit absolument revoir sa copie pour les années futures. Il faut, bien évidemment, prospecter pour trouver de nouveaux réalisateurs et de nouveaux producteurs qui seraient dans l'air du temps. A force de s'assurer les dividendes de l'ENTV, certaines boîtes de production régressent visiblement et nous servent du «n'importe quoi».