Spécialités n Les rois du menu koléacien âgés de près de 3 siècles, sont heureusement vénérés à ce jour dans la cuisine communément appelée «kheima ». C'est pendant le mois de ramadan que la ville de Koléa se distingue des autres localités. Koléa est, en effet, réputée pour ses traditions ancestrales et ses rituels d'antan qui ont tendance à disparaître chez les générations actuelles, mais que certaines familles préservent jalousement. Le mérite revient, d'une part, aux vieilles femmes et, d'autre part, à l'initiative intelligente de la création d'associations et de mouvements structurés par ces familles pour une meilleure représentation de ce riche patrimoine à travers des expositions incessantes et la célébration de certaines fêtes locales. Des manifestations qui perpétuent les traditions et les petits métiers d'artisanat féminins à l'image de la broderie, la «chaîne» et l'art culinaire. Autant de spécificités de la ville. S'inspirant de la longue présence ottomane, l'art culinaire n'a toujours pas changé chez certaines familles koléaciennes qui se désolent de la disparition, dans d'autres foyers, de certains rituels constituant le cachet original de la ville. Les rois du menu koléacien âgés de près de 3 siècles, sont heureusement vénérés à ce jour dans la cuisine communément appelée kheima comme ils l'étaient avant. A l'image du mderbal, k'bab, tadjine lahlou ou sidhoum, souhloub, kaâk el-akda, bourak à la pâte au lieu du dioul et tant d'autres mets ; «mes enfants mariés ont exigé de leurs femmes d'apprendre notre art culinaire. Ils les ont obligées à le cultiver afin qu'il soit préservé car la famille ne se reconnaît pas sans ses propres traditions et le retour à nos sources», nous dit Mme Khedaouedj Ziar qui active depuis une vingtaine d'années dans le mouvement associatif et compte ouvrir une école d'art. El-Hadja Kheira Houari, malgré son âge avancé, active, pour sa part, dans ce sens, à travers son association, pour la sauvegarde du patrimoine. Où sont ces soirées aux odeurs du souhloub remplacé par le thé ? où est passée cette qaâda koléacienne ramadanesque au tour des gourmandises faites maison. Le 27e jour de ramadan à Koléa a tout son charme et son ambiance très spéciale mixée aux odeurs des gâteaux traditionnels comme kaâk el-akda à base d'épices, essouhloub à la place du thé et el-gotrane.