Un célèbre journaliste égyptien, Ibrahim Eissa, a été condamné ce dimanche à deux mois de prison ferme en appel pour avoir fait état de rumeurs à l'été 2007 sur la santé du président Hosni Moubarak. M. Eissa, 44 ans, rédacteur en chef du journal d'opposition al-Dostour n'était pas présent à l'audience. Il avait été condamné en première instance à six mois de prison ferme, alors qu'il encourait jusqu'à trois ans de prison pour « diffusion de fausse nouvelle de nature à mettre en péril l'intérêt général et la stabilité du pays ». M. Eissa n'était pas joignable dans l'immédiat pour commenter cette décision. Le tribunal se prononçait sur une plainte du Service de sécurité intérieure. Ce journaliste très connu, plusieurs fois condamné ou suspendu d'activités, avait repris à l'été 2007 dans les colonnes du Dostour des rumeurs sur la santé du président Moubarak, 80 ans. « Parler de la santé du président ne devrait pas être un tabou, j'ai seulement dit qu'il avait des problèmes sans gravité de circulation sanguine », avait affirmé M. Eissa après le jugement en première instance. Il avait alors affirmé que sa condamnation traduisait « l'hostilité totale du régime à la liberté de la presse, et sa détermination à emprisonner les journalistes ».