Il ne se passe pas un ramadan à Bab El-Oued sans qu'un meurtre soit commis. C'est le commissaire Metlef Smaïl, de la Sûreté de daïra de Bab El-Oued, qui l'affirme. Il souligne que l'année dernière, 4 meurtres ont été commis durant le ramadan dans différents quartiers. Il ajoute que depuis le début de ce ramadan, 3 à 4 personnes sont arrêtées quotidiennement pour agression à main armée et vente et consommation de drogues au sein du marché. Notre interlocuteur cite quelques exemples de ces délits comme pour signifier que le mois sacré de ramadan ne rime pas du tout, pour certains, avec piété. Comme cet individu arrêté le 7 septembre. Grand récidiviste, il tentait d'écouler une quantité de psychotropes. Des dizaines de cas de vol à la tire, dont sont victimes notamment les automobilistes, ont été signalés durant ce mois de ramadan. La plupart de ces forfaits ont eu lieu au niveau de la rue Saïd -Touati dont la topographie permet aux voleurs de fuir. «Leur moment de prédilection, c'est entre 16 h et 19 h. Ils mettent à profit l'arrêt des automobilistes au niveau des feux de signalisation ou lors des encombrements pour les délester de leurs téléphones portables. Ils visent surtout les femmes, souligne le commissaire Metlef. Il fait part d'un cas qui a eu lieu également le 7e jour du ramadan. «Un jeune délinquant a pu délester 7 personnes de leurs téléphones portables en deux heures.» L'homme qui vole plus vite que son ombre a été arrêté le lendemain car plusieurs de ses victimes ont pu l'identifier grâce à des photos qui leur ont été présentées. La rue Colonel-Mira est un autre endroit très «prisé» des voleurs et des agresseurs, qui, contrairement à ce que l'on croit, n'agissent pas individuellement, mais sont très organisés et utilisent le téléphone portable pour échanger des renseignements. Ils font même preuve de ruse. Sachant que durant la journée, les agents de police en civil sont partout, ils attendent l'approche de la rupture du jeûne pour frapper, notamment au niveau des arrêts de bus où sont rassemblés des passagers se rendant à la côte Ouest d'Alger et qui se voient ainsi délestés de leur argent, de leurs portables et même de leurs provisions.