Après deux semaines de labeur intense, nos apprentis stagiaires, en vacances actives, vous invitent, aujourd'hui, à venir apprécier leur documentaire-fiction sur la jeunesse de Bab El Oued. Exit la plage. Comme dans une bulle, la passion du cinéma ne les quitte pas. Le temps passe inexorablement devant eux, depuis le 09 juillet. Jusqu'à aujourd'hui, leur challenge est de réaliser avec le concours de trois formateurs, un court métrage d'environ 15 mn sur la jeunesse de Bab El Oued. Ce film sera projeté au mois d'octobre prochain, nous affirme t-on dans le cadre du Festival Génération courts. Un court métrage qui allie, fiction, documentaire et photo. Un film qui se veut original, décalé, instructif sur la région de Bab El Oued, bref imaginatif alliant création et performance technique et artistique. «L'histoire est celle d'un jeune de 20 ans à qui, il lui arrive des choses avec un côté docu pour raconter la vie des habitants de Bab El Oued, ponctuée de photos. L'idée est de rassembler pas mal d'idées, un fil conducteur, faire croiser des regards. Ca tourne beaucoup autour des blagues.», nous a confié Carine responsable de l'atelier documentaire. Le même travail de coopération se fait actuellement un peu partout dans le monde, avec d'autres formateurs que ce soit au Mali, au Sénégal ou au Brésil. La coopération entre l'association l'Omja d'Aubervilliers et de Bab el Oued fonctionne depuis trois ans. Depuis, la mayonnaise a pris. Des jeunes de Bab El Oued ont eu le temps d'apprendre quelques techniques de cinéma. Certains d'entre eux apprennent désormais aux autres. La jeune Nassima est devenue presque une encadrante maintenant, nous a-t-on souligné. Certains avaient même assisté à l'atelier de montage l'an dernier avec Hakim Zouani. Ce dernier s'occupe, cette année, de l'atelier vidéo. Une vingtaine de jeunes ont suivi la semaine dernière cette nouvelle session de stage dans le 7e art. Six jeunes sont venus d'Aubervilliers et confrontent leurs idées avec celles des jeunes d'ici. Il s'agit aussi d'une action qui fait suite à la Caravane de proximité de 2009 qui a traversé la Méditerranée et sillonné aussi l'Algérie afin de rencontrer des jeunes d'ici et d'ailleurs. Ainsi, Hakim Zouani a vu naitre le Festival Génération court, il a à son actif plusieurs courts métrages et un long en cours de montage, intitulé Rue des cités. Un film qu'il a coréalisé avec Carine «Ce qu'on fait habituellement est d'intégrer des jeunes amateurs avec des jeunes professionnels autant dans l'équipe technique que dans l'équipe artistique. On travaille avec Bab El Oued depuis 2007. En général, cela se passe bien. Les jeunes d'Aubervilliers et de Bab el Oued se sont toujours bien entendus. Ils ont un peu des profils similaires. Effectivement, le rythme de travail est intense en raison du manque de temps. Forts de leurs acquis, certains jeunes se sont tournés le plus naturellement vers le montage, d'autres vers d'autres postes spécifiques car le cinéma ce n'est pas que la réalisation, c'est aussi assistant réalisateur, preneur de son, etc.» Et de faire remarquer: «L'idée consiste à accompagner ces jeunes qui évoluent dans certains milieux défavorisés ou qui n'ont pas accès à la culture à l'instar d'autres quartiers. On essaye de leur apporter des outils pédagogiques et technique, pour qu'ils puissent réaliser leur rêve. On les accompagne vraiment depuis le développement de leurs idées jusqu'à la projection de leurs films. Ces derniers voyagent après. Moi je suis axé sur l'Algérie, mais il y a plusieurs animateurs à travers le monde qui encadrent différents jeunes dans le but de réaliser un film dédié au Festival Génération Courts». Hakim Zouani explique, en outre, la démarche professionnelle de son équipe: «Même si c'est sur un temps restreint, on veut faire un produit de qualité. On mutualise avec l'association de Bab El Oued les différents moyens qu'on a. La table de montage est ici, comme on est une vingtaine et qu'il faut que les jeunes d'ici travaillent, on a aussi ramené avec nous du matériel pour qu'ils puissent tous le manipuler.» Pour sa part, le responsable de l'atelier photo, Camille, confie: «Avec des appareils photo en poche, nous allons photographier la ville et son ambiance. J'ai expliqué aux jeunes quelles sont les différentes manières de photographier une ville. Comment travailler dans un espace où il y a beaucoup de monde. Le fil conducteur sera une voix off qui sera dite par une jeune de l'association de Bab El Oued avec un accent franco-algérois intéressant, le tout basé sur l'humour. C'est ça qui fera le lien entre la fiction, le documentaire et cette publicité qui sera au milieu du film et de relier enfin tout ces genres de cinéma. L'envie est dictée par le désir de réaliser un ovni, quelque chose de frais et de dynamique. Etablir un regard croisé. Car il faut savoir qu'en France ou ailleurs beaucoup de gens ne savent pas que Bab el Oued se trouve à Alger, le côté docu sert à faire connaître cette ville. Donner une vision tirée du réel.» La projection du ce film a eu lieu aujourd'hui au sein de l'Association SOS Bab El Oued. Avis aux amateurs!