Récital n Même après sa mort, Mahmoud Darwich demeure, par le verbe qu'il ciselait et par le vers qu'il imaginait, l'incarnation de la poésie palestinienne. Un récital poétique a eu lieu, hier, dimanche, à la Bibliothèque nationale en hommage au poète disparu, l'artisan du vers –et du verbe– arabe, Mahmoud Darwich, l'amoureux de la Palestine, décédé, rappelons-le, le 9 août 2008 dans un hôpital du Texas, aux Etats-Unis. Autant de poèmes en prose qu'en vers, ceux du promoteur de la poésie arabe, ont été déclamés à sa mémoire. En sus de cette lecture poétique, il a été projeté un film documentaire se rapportant à la vie et à l'œuvre de Mahmoud Darwich. Le film dresse à la fois un portrait biographique et intellectuel du poète qui, par son verbe, se voulait militantiste, voire activiste politique et agitateur littéraire et des idées – il sera, pour cela, plusieurs fois emprisonné, notamment entre 1961 et 1967. Mais Mahmoud Darwich ne désarme pas. Ce caractère révolutionnaire, avec un engagement actif dans la cause palestinienne, s'exprime avec autant de ferveur que d'élégance, dans sa poésie, qui par sa dimension universelle, se veut intemporelle. Elle ne concerne pas un seul peuple, mais toute l'humanité qui, éprise de liberté et de dignité morale et sociale, s'engage, corps et âme, aussi bien au plan culturel qu'au plan physique - lutte armé - dans ce souci de préservation de ces valeurs élémentaires et fondatrices d'une société moderne et émancipée. Le film raconte la naissance du poète – il est né en 1942, en Palestine. Il retrace son exil au Liban en 1948 – son village, tombé aux mains des forces sionistes est rayé de la carte. Durant toute sa vie, Mahmoud Darwich s'est incarné comme étant «le chantre de la Palestine», un homme ayant, toujours par les mots, repoussé l'occupation sioniste de la Palestine. Il y a revendiqué, continuellement et courageusement, dans ses vers, avec autant de noblesse que de saveurs poétiques, la liberté et la souveraineté de son pays, de son peuple, et par extension de la nation arabe. Sa poésie fortement engagée l'a conduit à suivre un cheminement politique – c'est un fait qui s'est d'ailleurs imposé à lui, et vu le contexte dans lequel il a évolué, dès sa naissance. Sa poésie, de tout temps, est une lutte antisioniste. Elle se veut une campagne pour l'émancipation du peuple palestinien et le droit d'exister comme tel, avec ses droits et sa liberté. Il est à noter, et cela à titre de rappel, que la Bibliothèque nationale a baptisé du nom du poète l'aile des lettres et des sciences humaines.