Dilemme n Le Mouloudia d'Alger est le seul club en Algérie à ne pas présenter, pour une raison ou une autre, ses bilans (moral et financier) de manière régulière. Est-ce normal ? Depuis la rétrocession de l'équipe de football, en 2001, à l'association El-Mouloudia, le doyen des clubs algériens vit dans une dimension exceptionnelle faite d'instabilité et d'une gestion kafkaenne. Pour illustrer cet état de fait : durant les quatre dernières saisons, le MCA n'a présenté qu'un seul bilan de ses activités, celui du directoire qui a géré les affaires du club durant la saison 2006/2007. Et encore, car le bilan de ce directoire n'a pas été présenté à l'Assemblée générale de l'association El-Mouloudia, entité qui chapeautait la section football à l'époque, mais directement à la Direction de la jeunesse, des sports et des loisirs (Djsl) d'Alger dont dépendait le directoire présidé par Omar Katrandji au lendemain du retrait de confiance au Dr Mohamed Messaoudi, président d'octobre 2001 à octobre 2006. Logique d'ailleurs, ce bilan n'a fait l'objet d'aucun rejet ou réserve de la part des services de la Djsl. Ce qui n'est pas le cas pour les trois autres, à savoir les deux derniers bilans du Dr Messaoudi des saisons 2004/2005 et 2005/2006, tous les deux rejetés par l'ancien commissaire aux comptes M.Ouanis, et celui de la saison 2007/2008 sous la présidence de Sid-Ahmed Karcouche, démissionnaire en février dernier et de son successeur, Abdelhamid Zedek, intronisé à la tête de l'association El-Mouloudia. Ce dernier devait, et était tenu d'organiser l'Assemblée générale ordinaire pour la présentation des bilans moral et financier dans les quarante-cinq jours qui ont suivi le départ du président Karcouche, mais rien n'a été fait dans ce sens. Pourtant, l'ex-président, élu pompeusement en juillet 2007, avait demandé à deux reprises (par courrier officiel) à ce que cette assemblée soit organisée. Sept mois sont pratiquement passés depuis le départ de Karcouche et ce rendez-vous tarde à venir, de même que pour la période gérée par l'équipe de Zedek, ce qui renforce la situation confuse dans laquelle survit le doyen des clubs algériens. C'est à se demander si le Mouloudia est au-dessus des lois, hors normes ou complètement hors la loi, surtout après la parodie de remise du sigle tenue l'été dernier qui a réduit le «grand» MCA avec sa double dimension omnisports et internationale en une banale section football aux allures d'un club de quartier géré par une bande de copains? On est plutôt tenté de dire que ce sont ceux, censés appliquer les lois, qui ignorent le MCA dans la mesure où on laisse évoluer les choses dans la confusion la plus totale comme ce gros contentieux né de la remise du sigle à une nouvelle entité, le Club sportif amateur (CSA), créée l'été dernier, sans que le passage de la section football ne se fasse dans les règles et dans la légalité entre l'association El-Mouloudia et le CSA MCA qui court toujours derrière son agrément.