Dilemme n Au lendemain du sacre de son équipe en Supercoupe d'Algérie 2007, le président du Mouloudia d'Alger, Sid-Ahmed Kercouche, tout en saluant l'exploit de ses joueurs, révélera que le club accuse une dette de 11 milliards de centimes. Dans l'une de ses déclarations, au lendemain de ce second trophée prestigieux qu'est la Supercoupe d'Algérie, le président du Mouloudia d'Alger a levé le voile sur certains aspects qui ne tournent pas rond au sein du club qu'il dirige depuis trois mois et demi. Ainsi, il avouera que l'une des raisons qui ont poussé l'entraîneur italien Enrico Fabbro à quitter la barre technique c'est cet environnement qui ne lui convenait plus pour mener à bien sa mission. Le technicien transalpin, lui, et pour la première fois depuis son arrivée à Alger, ne s'est pas muré derrière le droit de réserve en indiquant que son départ n'est pas lié à des considérations techniques, mais à cette guéguerre qui sévit au sein du club et qui affecte l'équipe et le staff technique, l'empêchant de travailler dans la sérénité. Plus grave encore, la théorie du complot (vrai ou faux, on ne sait toujours pas où commence la vérité et où s'arrête la suspicion) est toujours de mise au Mouloudia. Tenez-vous bien, et selon un dirigeant, l'entraîneur français Guy Stéphan, contacté pour prendre en main les destinées techniques de l'équipe, aurait reçu un appel d'une personne qui s'est présentée comme faisant partie de l'opposition pour le dissuader de venir car le MCA est un club à problèmes. Il n'est donc plus un secret pour personne que le Doyen reste otage de luttes intestines qui, certaines fois, prennent des proportions graves à l'image de cette banderole déployée jeudi dernier dans les travées du stade du 5-Juillet et où ses auteurs s'en prennent directement à l'actuelle équipe dirigeante. On pouvait lire ceci : «Kercouche le menteur, où sont passées les promesses illusoires ? Qui décide au MCA ? Les frères Rachedi, des voleurs». Evidemment, cette banderole en a incommodé plus d'un et a été vite décrochée, non sans avoir choqué et affecté les dirigeants, notamment les membres de la famille Rachedi qui activent au sein du club. Cela renseigne sur les méthodes qu'utilisent certaines personnes se proclamant «Mouloudéens», mais qui sont capables du pire pour assouvir une revanche ou pour saborder le travail de ceux qui sont en place. Cela ne peut être autrement lorsque le club présente un déséquilibre budgétaire dans son bilan financier arrêté au 30 juin 2007 en accusant d'un côté une dette de 11 milliards de centimes et de l'autre des créances difficilement recouvrables estimées à des millions de centimes. Sans oublier que durant deux saisons consécutives (2004/2005 et 2005/2006), le club n'a pas reçu de quitus en raison de bilans rejetés, ce qui impose un assainissement budgétaire, auquel l'équipe dirigeante s'attelle et qui sera présenté à l'assemblée générale. Selon le président Kercouche, le Mouloudia n'a aucune autre issue que de s'orienter vers une Société sportive par actions (Sspa), puisque le cadre juridique s'y prête aujourd'hui. Rappelons que ce projet devrait être voté lors de la prochaine assemblée générale extraordinaire de l'association El-Mouloudia que les membres ont déjà rejeté en juillet dernier lors de l'AGEx qui avait présidé l'élection de Kercouche. Ce dernier a donc du pain sur la planche pour remettre de l'ordre dans une maison toujours sujette aux secousses et aux tiraillements de toute part ainsi qu'une crédibilité à recouvrer car souvent remise en question par le comportement même des dirigeants.