Avis n «S'il est bien un secteur où l'on ne peut faire l'économie d'aucune compétence ni d'aucune bonne volonté, c'est indéniablement celui de la santé.» Les listes d'attente s'allongent dans les hôpitaux et les patients se plaignent de délais d'admission trop longs. Les professionnels de la santé se disent totalement dépassés. Tel est le constat fait par la commission nationale de la santé et du droit du malade (Cnsdm). «Nous sommes dans une situation intenable, parfois scandaleuse», déplore Abdelmadjid Si Bachir, président de la commission. «Hôpitaux à réformer, prise en charge des patients à repenser, structures médicales à rénover, personnel soignant à revaloriser», le secteur algérien de la santé est, selon lui, un immense chantier qui nécessite l'implication de tous. Cette commission qui fait partie de l'Académie de la société civile algérienne, entend combler les innombrables lacunes qui caractérisent le système de santé en plaçant «le citoyen algérien au centre de toutes les préoccupations». Plus concrètement, elle propose d'assister et d'aider les malades, de participer à l'évolution et à la redynamisation du secteur de la santé et de mobiliser les compétences et les capacités nationales. «Ce sont là quelques-uns des ambitieux objectifs que la Cnsdm s'est assignés», précise M. Si Bachir. Alors que le simple fait d'évoquer les droits du malade était, jusqu'à il y a peu, considéré comme tabou, la Cnsdm compte aujourd'hui investir plus largement l'espace public. Cette initiative a pour objectif de témoigner à la place de «ceux qui souffrent en silence et souligner par la même occasion les incohérences d'un système de santé qui oublie souvent de se placer au service du malade », ajoute notre interlocuteur. L'objectif principal de la Cnsdm est de placer l'Algérien moyen au centre du système de santé. Une assistance qui dépend, toutefois, de la bonne volonté des établissements hospitaliers. Si certains se montrent très coopératifs, d'autres restent insensibles aux doléances des malades formulées par la Cnsdm, selon M. Si Bachir. Les plaintes des malades sont généralement liées aux demandes de RDV, à la mauvaise prise en charge, au manque de médicaments… Dans son programme d'action annuel, la Commission ambitionne d'arriver à une collaboration avec le ministère de la Santé afin de créer un vaste élan de solidarité et créer, en outre, une banque de données au service des compétences nationales dans les domaines médical et pharmaceutique.