Même si la guerre est l'expression de traumatismes et de conflits non réglés dans les rêves, elle peut revêtir des aspects positifs, notamment chez les jeunes personnes qui se font engager pour aller faire la guerre. Chez ces personnes, l'enrôlement signifie, en effet, la fin de l'isolement, la sortie du cocon égoïste de l'enfance, pour s'insérer dans une société où on va apprendre la solidarité, la discipline et surtout l'obéissance aux règles sociales. La désobéissance, les arrivées en retard, les mutineries, sont autant d'enfreintes aux règles. Il faut interpréter aussi, dans le sens de la désobéissance et du refus de se soumettre aux normes, les uniformes qui ne vont pas, parce qu'ils sont trop grands ou trop étroits, ou qu'ils ne correspondent pas au grade. Le rêveur, qui se voit habillé en soldat et qui est jeté dans la bataille, est quelqu'un qui doit combattre pour imposer son moi et ses désirs. Toute victoire est la victoire de ces derniers et vice-versa. Dans les rêves de guerre, on manipule des armes : il y a celles qu'on possède mais que l'on n'utilise pas et celles qu'on utilise. L'arme représente un sentiment, une décision psychique : si on utilise l'arme pour tirer, c'est une décision soudaine qu'on est amené à prendre. La psychologie moderne des rêves voit dans les armes des symboles sexuels. La lance autrefois, le revolver et le fusil aujourd'hui sont des représentations du phallus. Leur apparition est interprétée comme le signe de tensions sexuelles. Le casque, autrefois aussi le bouclier, sont des symboles de protection contre les agressions extérieures.