Résumé de la 14e partie n Le prince M'hemmed ben Soltan et son ami parviennent enfin au pays de la fille qui dort dans ses cheveux. Abadi a enfermé le prince dans un coffre pour qu'il ne soit pas tenté de rechercher la résidence de la fille et de s'exposer au danger. Puis, rassuré, il décide de se rendre en ville. Pour ne pas éveiller les soupçons, il se garde bien de demander où réside la jeune fille. Il se rend dans la boutique d'un savetier et lie connaissance avec lui. Il demeure toute la journée avec lui, discute de tout et de rien, et, au moment de partir, Abadi glisse sous la natte de l'homme cent rénaux, une somme importante à l'époque. Au moment de fermer sa boutique, le savetier roule sa natte et découvre, en dessous, cent rénaux. — c'est certainement l'homme qui les a perdus ! Il rentre chez lui et raconte tout à sa femme. — demain, dit-il, je vais lui rendre son argent. — rendre une somme pareille ! — elle ne m'appartient pas, femme, ce serait malhonnête de ma part de la prendre ! — peut-être qu'il a voulu t'en faire cadeau ! — alors, il doit me le dire. — et s'il veut se montrer discret ? Ecoute, demain, s'il revient dans ta boutique, ne lui dis rien. S'il a perdu cette somme, il ne manquera pas de te la réclamer. Alors tu pourras lui dire que tu l'as trouvée sous ta natte ! L'homme accepte la proposition. Le lendemain, Abadi revient dans la boutique. — Holà, dit le savetier, tu n'es pas encore rentré dans ton pays ? — non, ce pays me plaît, je compte m'y attarder un peu. Ils discutent encore toute la journée. Le savetier attend, à tout moment que l'étranger lui parle des cent rénaux, mais il n'en fait rien. A la nuit tombée, le savetier se lève. — il est temps de fermer ! Abadi se lève aussi. — tu as raison, je dois rentrer. — si tu es encore là demain, passe, nous bavarderons ! — volontiers ! Et il s'en va. Le savetier secoue sa natte. — ça alors, s'écrie-t-il. Cent rénaux viennent de tomber. Il s'en empare aussitôt et rentre chez lui. — alors, lui demande sa femme, le voyageur est passé dans ta boutique ? — oui ! — t'a-t-il réclamé les cent rénaux ? Le savetier hésite, puis dit. — il a mis cent autres rénaux sous la natte ! La femme est surprise, mais elle réfléchit. — si cet homme se montre aussi généreux avec toi, c'est qu'il a un service à te demander ! Demain, s'il revient, demande-lui ce qu'il veut ! — Je le ferai, dit le savetier. (à suivre...)