Des détenus libérés et ayant donc payé leur dette à la société se sont retrouvés dans l'impossibilité de travailler à la suite du refus des employeurs. La raison invoquée par ces derniers, le casier judiciaire où sont mentionnées les sanctions. Les choses vont changer. C'est du moins ce que vise la énième réforme des textes. «Les sanctions mentionnées sur ce casier ne devraient pas constituer un obstacle à l'emploi», a souligné M. Felioune qui a rappelé que cette révision est motivée par le fait que «l'ordonnance n'a pas été appliquée dans la plupart des cas et les détenus libérés se trouvent dans l'incapacité de travailler suite au refus des employeurs en raison du casier judiciaire». Désormais, plus aucune entrave ne viendrait compromettre le processus de réinsertion des détenus dans la vie active. À noter que les mêmes dispositions avaient été contenues dans l'ordonnance promulguée le 5 octobre1972 relative à l'utilisation du casier judiciaire pour faciliter la réinsertion des détenus libérés. En effet, l'ordonnance 72-50 stipulait expressément que «les informations inscrites sur les feuillets 2 et 3 du casier judiciaire exigé pour l'obtention d'un emploi ne doivent, en aucun cas, constituer un obstacle à l'emploi (article 3) et que l'administration et les entreprises publiques (...) au même titre que les entreprises relevant du secteur privé ne doivent pas rejeter l'accès aux postes d'emploi secondaires en raison d'informations mentionnées sur le casier judiciaire» (article 4). Cependant, faute d'avoir été appliquées convenablement ou du moins pas dans la plupart des cas, la nécessité s'est fait sentir de revoir les anciennes dispositions et faire en sorte de favoriser une meilleure intégration des anciens détenus. Ces derniers auront désormais un accès plus facile, mais surtout plus digne dans la vie professionnelle et se verront par la même, rendre leur intégration dans la société plus humaine. Mokhtar Felioune qui intervenait, hier, en marge de la journée d'étude sur les personnes privées de liberté tenue à Alger, a indiqué qu'une commission ministérielle composée de cadres des ministères de la Justice, du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale sera prochainement mise en place pour la révision de ladite ordonnance. Les participants à cette journée dont des magistrats et des cadres de l'administration ont mis en outre, l'accent sur la «surpopulation» dans les prisons soulignant l'impératif de «redynamiser les mécanismes juridiques» à l'instar de la liberté provisoire. À ce propos, ils ont noté avec «satisfaction» la réduction considérable de la durée de la détention préventive en Algérie grâce à la dynamisation du code de procédures pénales. Par ailleurs, il est à signaler que dans le cadre de la réinsertion sociale des détenus, l'administration pénitentiaire organisera les 28 et 29 octobre à Dar El-Imam deux journées d'études sur l'orientation religieuse au sein des établissements pénitentiaires. Une convention entre l'Administration pénitentiaire et le ministère des Affaires religieuse sera conclue en marge de ces journées d'études.