Apparemment, les détenus ne font pas la différence entre incarcération et détention. En effet, le taux de récidive en Algérie, est de 42%, a indiqué hier à Alger, le directeur général des prisons au ministère de la Justice, Mokhtar Falyoun. Lors de la réunion du comité interministériel de coordination des activités de rééducation et de réinsertion sociale des détenus, ce dernier a expliqué que c'est une moyenne plus ou moins acceptable, comparativement à de nombreux pays. Pour l'orateur, la réinsertion des détenus concerne toute la société et pas uniquement son département. Mokhtar Falyoun a souligné que les détenus libérés se retrouvent dans l'incapacité de travailler à la suite du refus des employeurs à cause de leur casier judiciaire. Dans ce sens, Mokhtar Falyoun a expliqué qu'une commission a été mise en place avec le ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale afin de lever les contraintes du casier judiciaire où sont mentionnées les sanctions. Concernant le nombre des détenus ayant bénéficié d'une formation professionnelle, le directeur général des prisons au ministère de la Justice a souligné, que plus de 15.000 détenus ont été formés cette année dans 119 établissements pénitentiaires. Par ailleurs, il a indiqué que 2306 détenus ont bénéficié d'une libération conditionnelle et 3145 autres d'un permis de sortie. S'agissant de la formation des détenus, Mokhtar Falyoun a déclaré que «cette année, près de 18.000 détenus ont bénéficié d'une formation aux différentes sessions: BEM et Bac». Selon ce responsable, près de 10.500 détenus jouissent du droit à l'enseignement par correspondance. 2313 détenus ont subi les épreuves du BEM et 1300 autres les épreuves du baccalauréat dont 625 avec succès. Cela va sans dire qu'un plan a été déployé pour que ce chiffre atteigne 19.000 à 20.000 détenus d'ici à 2009. Un challenge que l'administration pénitentiaire veut relever pour mener à terme un processus de réforme ambitieux et qui nécessite du temps, des moyens et une politique de mise à jour adaptée aux normes et aux standards universels, conformément aux textes de loi et de conventions ratifiés par l'Algérie. L'Algérie compte 56.000 détenus dans ses centres pénitentiaires.