Initiative n La société algérienne de néphrologie, dialyse et transplantation (Sandt) vient d'élaborer une carte de dons ou de refus de dons que doit remplir l'ensemble des citoyens. «La loi algérienne stipule que le citoyen doit se prononcer avant sa mort, mais il n'a jamais été interrogé sur cette question. Et c'est dans l'objectif de combler cette faille que nous avons élaboré des spécimens de carte de dons d'organes ou de refus de dons», a expliqué, hier, le professeur Rayane, secrétaire général de la Sandt, lors d'une conférence-débat organisée au centre de presse du journal El-Moudjahid à l'occasion de la célébration de la journée mondiale de la promotion du don d'organes, célébrée le 17 octobre. La carte comporte les nom et prénoms, l'adresse, la date et le lieu de naissance ainsi que la signature et la photo de la personne concernée. «La carte de donneur doit être portée par son propriétaire avec ses papiers d'identité. En cas de décès, il est immédiatement transporté à un hôpital pour le prélèvement de ses organes », précise le Pr Rayane. Il faut dire que cette opération permet de gagner du temps, par rapport à ce qui se fait actuellement où on doit demander l'autorisation des parents, conformément à la loi en vigueur. Quant à la carte de refus, son propriétaire sera automatiquement inscrit sur un fichier national pour ne pas toucher à ses organes après sa mort. «Cette carte de refus n'est établie que dans l'objectif de connaître la position de la personne quant au don de ses organes. Le fichier national qui sera établi sur cette base permettra, donc, de respecter les droits de ces personnes», explique encore le SG de la Sandt. Ces deux cartes seront proposées incessamment au ministère de la santé qui devra se prononcer sur cette proposition. «Nous allons soumettre ce projet au ministère de la santé et ce sera aux responsables de décider», souligne encore le conférencier, émettant le souhait de voir cette initiative concrétisée sur le terrain au vu de son importance pour la santé publique. La guérison des centaines de malades dans notre pays est tributaire d'une greffe d'organe. Sauver ces malades ne peut donc se faire qu'avec une prise de conscience publique et d'un cadre juridique favorable. «Il faut nous libérer des contraintes d'ordre juridique et social afin de réaliser des transplantations à l'ensemble des malades concernés. Nous devons aussi prendre conscience que le don d'un organe par un vivant ou son prélèvement d'un cadavre constitue le seul moyen qui permet de sauver les patients», a, par ailleurs, insisté le Pr Rayane. Sur le plan social, beaucoup reste à faire pour changer les mentalités. Un long processus de sensibilisation s'impose afin d'incruster cette culture chez les algériens qui continuent à se montrer réticents sur la question. L'ensemble des institutions (les écoles, les universités, les mosquées) et même le mouvement associatif sont appelés à s'impliquer dans le travail de sensibilisation.