Donner un organe ( foie , rein, cornée...) à une autre personne ou son prélèvement d'un cadavre demeure un sujet tabou dans notre société. Pourtant, la survie de milliers de malades dépend d'une greffe et la religion ne s'y oppose absolument pas. Les besoins sont en outre énormes : pour la seule insuffisance rénale chronique, six millions d'algériens sont menacés et 4 500 nouveaux cas sont enregistrés annuellement ! Les dons enregistrés jusqu'à l'heure actuelle ont été faits par des parents, conformément à la loi en vigueur, et seuls six prélèvements cadavériques ont été effectués à Constantine, en 2002. La Société algérienne de néphrologie, dialyse et transplantation (Sandt) compte mener une large campagne de sensibilisation, appelant à l'implication de l'ensemble des acteurs de la société civile (écoles, universités, mosquées, mouvements associatifs) dans cette initiative visant à booster le don d'organes. Un projet de carte de don d'organes et de refus de don sera aussi soumis incessamment au ministère de la santé. Si ce projet venait à être adopté, cela permettrait de connaître la position de chacun sur cette question et le problème de prélèvement cadavérique ne se posera plus. Par ailleurs, les pouvoirs publics sont appelés à élargir le cercle des donneurs aux conjoints et beaux-parents, grands-parents, oncles et tantes, cousins germains (actuellement le don ne peut se faire qu'entre les personnes ayant un lien de parenté ; ascendants, descendants et collatéraux). Beaucoup reste à faire pour vulgariser cette opération et permettre aux malades de guérir. Sachant que ces derniers ne peuvent pas attendre longtemps…