Des militaires marocains ont «abandonné», en septembre dernier, des groupes de migrants africains dans une zone de désert minée, entre le Sahara occidental et la Mauritanie, a indiqué hier l'ONG espagnole Medicos del Mundo. «Les militaires marocains emmènent les migrants maliens et sénégalais, qui sont les plus nombreux, à Dakhla (territoire du Sahara occidental, sous occupation marocaine) pour qu'ils soient rapatriés en avion. Mais ils abandonnent les migrants d'autres nationalités, en plus petit nombre, dans cette zone désertique minée», selon cette ONG. «Un migrant y est mort en marchant sur une mine, en septembre, mais son cadavre n'a pas été retrouvé», poursuit la coordinatrice de l'ONG en Mauritanie indiquant que les militaires marocains «abandonnent» les migrants en leur donnant «une bouteille d'eau, une boîte de sardines et du pain». L'ONG a appelé l'Espagne et l'Union européenne à faire pression sur le Maroc pour que des migrants ne soient plus refoulés vers cette portion de désert. Selon les estimations de l'Armée de libération populaire sahraouie (Alps), quelque 6 millions de mines antipersonnel ont été enfouies par l'armée marocaine au-delà du mur de la «honte» dressé le long de la frontière sud-est du Sahara occidental.