Mesure n Les récentes pertes tant humaines que matérielles suite aux inondations et crues d'oueds sont autant d'avertissements. C'est ainsi que l'Etat a décidé d'agir afin de ne plus voir se reproduire les tragiques événements de Ghardaïa. Parmi les wilayas qui ont pris l'initiative d'anticiper les potentiels dégâts que peuvent occasionner de subites crues d'oueds, on peut citer la wilaya de Béjaïa. Une étude relative à la protection de ladite ville et ses environs des inondations est fin prête et devrait être mise à exécution dès le premier semestre 2009, selon la direction de l'hydraulique. Le projet, réalisé par un bureau d'études français, consiste en l'aménagement d'un chenal dans l'oued Soummam, sur une distance de 3,8 km et une largeur de 130 mètres, afin de canaliser ses crues et ses débordements même en cas d'une forte pluviosité, a-t-on indiqué. «Toute la zone riveraine, réputée être une zone inondable, devrait être sécurisée et épargnée du danger potentiel que posent les débordements de l'oued Soummam», a expliqué le responsable de l'hydraulique. Cette zone qui s'étend de la sortie est de Béjaïa jusqu'à la circonscription voisine de Tala-Hamza, notamment sa partie occidentale, a déjà subi la furie des flots de la rivière, en décembre 2002 et mai 2003. Des inondations exceptionnelles lui avaient occasionné des dommages importants, matérialisés, notamment par l'effondrement de maisons, la mort de trois personnes et son isolement quasi total une semaine durant. Le projet est d'une importance capitale, estime-t-on, étant destiné, au-delà de l'initiative quotidienne de prévention en cours (curage et nettoiement des avaloirs et de la section menaçante de l'oued, l'impératif de surélèvement des constructions, la mise en place d'un système de drainage et de canalisation des eaux), à délester foncièrement les eaux en surabondance et de réguler le débit de l'oued. Il est question, dans la conception de la mise en place du chenal, de réaménager son lit, notamment au niveau de sa section réduite et de conforter ses berges. Un aménagement paysager y est prévu également avec possibilité d'en faire un lieu de loisirs et de villégiature. Ce projet, dont l'étude a valu quelque 40 millions de dinars, est déjà déclaré d'utilité publique, selon le directeur de l'hydraulique, M. Keciba. La ville de Béjaïa, en sus de ce projet, avait bénéficié d'un programme global de lutte contre les inondations. Celui-ci consiste en des actions ponctuelles, notamment le curage et le nettoiement des dix oueds qui traversent la ville et d'autres, inscrites dans la durée et qui visent leur réaménagement et leur recalibrage, a affirmé le directeur de l'hydraulique.