Portrait n Nom : S. Prénom : Djamel. Age : 34 ans. Profession : employé dans une entreprise publique. Signe particulier : il a des épines dans les poches ! Dépenser est un véritable cauchemar pour lui. Ses amis et ses proches l'appellent Oncle Picsou, ce personnage de Walt Disney réputé pour son avarice. «Plus radin que Djamel, tu meurs», dit de lui son cousin. C'est que l'homme fait tout son possible pour ne pas dépenser le moindre sou. Son rêve le plus cher ? «Vivre avec zéro dinar», répond, plaisantin, son cousin. «Vous imaginez, il touche 26 000 DA et il continue de fréquenter les restaurants universitaires. Il lui arrive rarement de manger là où il travaille, car il pense que les prix des repas sont trop élevés. Et dire qu'un repas avec viande et dessert ne coûte que 100 DA», ajoute-t-il. Quand il a du travail et qu'il ne peut pas déjeuner à l'université, Djamel divise le repas de midi en deux : il mange une partie et garde l'autre dans son sac à dos – qui le quitte rarement – pour le soir ! Quand on lui pose la question pour savoir pourquoi il se comporte de la sorte, il a une réponse toute prête : «La bouffe, ce n'est pas très important.» Même s'il travaille loin de chez lui, Djamel n'a jamais pensé à louer un studio ou une chambre. Où dort-il alors ? «Dans les cités universitaires, bien sûr. Il connaît tous les gardiens à qui il remet chaque soir un quota de journaux qu'il prend le soin de ramener de son lieu de travail. Ainsi, il n'a jamais de problèmes pour y entrer», révèle son cousin. Comme il a pour devise : «tout ce qui est gratuit est bon à prendre», il utilise le transport universitaire pour ses déplacements. Et quand les étudiants sont en vacances, il fait appel à… ses jambes ! «La marche à pied est recommandée par les médecins», aime-t-il répéter comme pour justifier son comportement. Pour s'habiller, Djamel ne fait aucun effort… financier ! «Il sollicite la grande famille, établie en France», souligne son cousin. Bien évidemment, notre bonhomme ne conjugue jamais le verbe prêter à la première personne du singulier. «Il a banni le terme prêt de son langage. Il n'a jamais prêté de l'argent à quelqu'un.» Mais pourquoi Djamel, dont la famille est pourtant loin d'être pauvre, se serre-t-il la ceinture à ce point ? Selon son cousin, ce jeune célibataire fiancé à une fille qu'il a connue à l'université envisage de partir au Canada une fois marié avec elle. «Il dit qu'il a besoin d'argent, mais cela n'explique en rien son comportement qui risque de lui coûter très cher sur le plan santé car il mange très mal», conclut-il.