Tendance n Il existe une autre forme de tourisme, plus sélective, plus enrichissante et moins exigeante, le tourisme culturel. Après s'être longtemps fait dorer au soleil du pacifique, rôtir à l'ombre de palmiers d'Afrique, fait de la plongée sous marine au large des îles Galapagos, de nombreux estivants, toutes nationalités confondues, se sont rendu compte à la longue qu'ils bronzent bête. Ils se sont rendu compte qu'une plage en valait une autre et que l'investissement qu'ils avaient consenti pour un séjour de quelques semaines à l'étranger ne leur procurait aucun «plus» en matière de savoir et de connaissance sinon une peau garantie cuivrée jusqu'à Noël… Ce besoin pressant d'apprendre et de voir sur place les grandes merveilles que recèle le trésor de l'humanité, en lieu et place de la caméra, donnera bientôt naissance à une industrie prometteuse qui fera de pus en plus d'émules. Le filon était bon à exploiter. L'Egypte sera la première destination de ces touristes d'un nouveau genre. Essentiellement des retraités, des universitaires et des familles qui en avaient assez de plages grises de la Manche et des étés pourris d'Europe. C'est par charters entiers affrétés de France, d'Allemagne, de Hollande et du Canada que des milliers de curieux envahiront la Vallée des Rois sur les traces des Pharaons, entre le Sphynx et les pyramides, au milieu des fouilles et des ruines des cités englouties. D'autres, beaucoup plus «gloutons» pousseront la visite jusqu'au nord du Sinaï, sur les pas de Moïse pour voir le biblique buisson ardent, aujourd'hui évidemment éteint. Quelques uns camperont même au pied du temple de Gizeh ou au bord de la mer Rouge, à Alexandrie pour regarder, par beau temps, cette fameuse trace qui marque l'arrêt des flots et par laquelle le peuple d'Israël s'engouffre pour échapper à l'armée du pharaon. Cette virée à travers l'Egypte des anciens et des mystères et qui ne manque pas d'intérêt, s'accompagne en général d'une autre virée, pour les touristes, plus folkloriques, plus en phase avec le terroir et l'habitant : les échoppes du vieux Caire, les berges du Nil, le souk aux chameaux. Pour ses seuls vestiges historiques, l'Egypte totalise, bon an mal an, 3 millions de visiteurs. Du reste, c'est de cette manne que le pays tire l'essentiel de ses ressources en devises. Il va de soi que l'Egypte n'est pas la seule destination «culturelle» de ce type de vacanciers. De nombreux pays ont beaucoup investi dans la filière : le Cambodge, la Thaïlande, le Laos... Si la longue muraille de Chine, qu'on aperçoit même à travers les hublots d'une navette spatiale fait courir moins de monde, le palais du Tadj Mahal en Inde, en revanche, fait le plein tous les jours. Une extraordinaire histoire d'amour entre un Khan et sa femme. Et cela fait rêver. Le tableau de la Joconde au Louvre draine des visiteurs souvent venus de l'étranger que les Français se sont crus obligés de prêter pendant un mois aux Américains. Indépendamment de ces espaces particuliers, possédons-nous des sites historiques à faire valoir aux étrangers ? Bien sûr. Et nous ne citerons que les plus importants c'est-à-dire les plus connus : les mines d'Hippone, le tombeau de la Chrétienne, les ruines romaines de Tipaza, les ksars du sud, les gravures rupestres du Tassili, les palais des Beys, la mosquée de Kenadza. Et la liste est encore longue...