Intérêt Le moins que l?on puisse dire, c?est que la présidentielle, tel que les choses se présentent, ne laisse pas indifférent l?ancien chef de l?Etat. A mesure que l?échéance de l?élection présidentielle approche, la scène politique s?emballe de plus en plus. Personne ne semble indifférent à ce rendez-vous que d?aucuns qualifient de décisif. Pas même les personnalités qu?on croyait définitivement à la retraite, à l?image du prédécesseur de Abdelaziz Bouteflika, Liamine Zeroual en l?occurrence. Après avoir gardé le silence des années durant, l?ancien président de la République est revenu sur le devant de la scène ces derniers jours. Ainsi, au lendemain de l?invalidation du 8e congrès du FLN, Zeroual a tenu à se solidariser avec Ali Benflis. «C?est inadmissible ce qui arrive au FLN», lui a-t-il affirmé au téléphone. Ce coup de téléphone, qui a été très médiatisé, a été interprété par beaucoup comme étant un acte de soutien au candidat officiel du FLN à la présidentiel du printemps prochain. Cependant, la dernière sortie de Zeroual à travers une lettre adressée aux Algériens a tout l?air d?être une nuance de taille à ces interprétions. Qu?est-ce qui a donc poussé le seul président algérien, qui a eu l?élégance de démissionner, à sortir de son silence ? La question mérite vraiment d?être posée d?autant que l?homme est connu pour sa retenue et sa discrétion. Une discrétion qui l?a poussé jusqu?à quitter Alger pour Batna, sa ville natale, où il réside depuis sa démission de la présidence de la République. A partir de là, le moins que l?on puisse dire est que la présidentielle ne laisse pas de marbre Zeroual. Dans la lettre qu?il vient d?adresser aux Algériens, l?ancien chef de l?Etat n?apporte pas de réponse à cette interrogation. Pour autant, il ne manque pas d?exprimer sa «haute considération» devant les appels qui lui ont été adressés par les citoyens pour se présenter à nouveau à la magistrature suprême du pays. Revenant sur les conditions de son départ ? un départ qu?il ne regrette pas ? de la présidence de la République, Zeroual dira qu?elles étaient motivées par le «souci de consacrer l?exercice démocratique». Quant à son bilan, il le juge positif en affirmant «avoir fait évoluer de manière positive la situation interne de 1994 à 1998». «Mais cette évolution ne s?est pas maintenue après mon départ», ajoute-t-il en allusion à l?exercice de Bouteflika. Décodé, le message veut dire que Zeroual ne partage pas les choix du président de la République, dont la candidature, pour un second mandat, est un secret de Polichinelle. Cela peut-il l?amener jusqu?à se porter candidat pour le contrecarrer ? Sera-t-il l?homme de la «troisième voie» devant la bipolarité Bouteflika- Benflis ? Une chose est sûre en tout cas : beaucoup de citoyens gardent de Liamine Zeroual l?image de ce président qui a claqué la porte de la présidence de la République pour la première et unique fois dans l?histoire de l?Algérie indépendante.