Les choses sérieuses commencent pour les candidats éventuels à la prochaine présidentielle. Le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales lance l'opération de retrait des formulaires de souscription de signatures. Dans un communiqué rendu public hier, le ministère informe que l'opération de remise desdits formulaires sera ouverte aujourd'hui et que les candidats peuvent les retirer auprès de l'administration centrale du ministère. « Le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales informe que la remise des formulaires de souscription de signatures s'effectue à partir du jeudi 8 janvier 2009 auprès de l'administration centrale du ministère – Palais du gouvernement et ce, tous les jours de la semaine y compris le jeudi, de 9h à 16h », indique ce document. « Cette procédure s'inscrit dans le cadre de l'élection présidentielle et conformément aux dispositions de l'ordonnance n° 97-07 du 6 mars 1997, portant loi organique relative au régime électoral et en application de l'arrêté du 5 janvier 2009 fixant la date et le lieu de retrait des formulaires de souscription de signatures pour les candidats à l'élection à la présidence de la République », ajoute le communiqué. Le retrait des documents en question doit se faire, selon la même source, par le candidat ou son représentant dûment habilité, sur présentation d'une lettre adressée au ministre de l'Intérieur. Une lettre par laquelle le candidat à la candidature annonce son intention de constituer un dossier de candidature à cette élection. « Pour assurer le meilleur accueil aux personnes habilitées à déposer les lettres d'intention et procéder au retrait des formulaires de souscription de signatures, le ministère recommande de prendre rendez-vous en appelant aux numéros de téléphone ci-après : 021/71-22-08, 021/71-22-20 ou 021/71-22-59 », informe le ministère. Ainsi les candidats éventuels disposent de moins d'un mois pour recueillir les parrainages nécessaires pour la candidature. Ils doivent, selon la loi électorale, présenter « soit une liste comportant au moins 600 signatures de membres élus d'assemblées communales, de wilayas ou parlementaires réparties au moins à travers 25 wilayas, soit une liste comportant 75 000 signatures individuelles, au moins, d'électeurs inscrits sur une liste électorale. Ces signatures doivent être recueillies à travers au moins 25 wilayas et le nombre minimal de signatures exigées pour chacune des wilayas ne saurait être inférieur à 1500 ». Alors que le corps électoral devrait être convoqué au plus tard au début du mois de février prochain et que le dépôt des dossiers de candidature doit se faire 15 jours après, les candidats ne se bousculent pas au portillon. Hormis le président du FNA, Moussa Touati, et le leader de Ahd 54, Faouzi Rebaïne, aucune autre figure politique n'a affiché sa volonté de prendre part à la prochaine course au palais d'El Mouradia. Un fait inédit. Jamais, depuis l'avènement du pluralisme politique, un scrutin présidentiel n'a suscité une telle indifférence chez les personnalités politiques nationales. La présidentielle de 2009 risque d'être avare en candidatures « de grande envergure ». Aucune « grosse pointure » n'a annoncé, pour le moment, sa volonté de prendre part à cette échéance. La levée de la limitation des mandats, à l'occasion du dernier amendement de la Constitution (12 novembre 2008) semble couper les appétits des uns et des autres qui ne veulent plus se contenter de jouer les lièvres durant cette consultation populaire. Autre fait qui serait également à l'origine de cette léthargie qui caractérise la scène politique nationale : le lancement d'une campagne électorale anticipée au profit du Président sortant. A moins que l'ancien président Liamine Zeroual se lance dans cette course à la dernière minute, le prochain rendez-vous électoral risque d'être une simple affaire… de « lapins ».