Le comité d'organisation du Salon international du livre d'Alger avait annoncé, en chiffres, 400 000 visiteurs, lors de la précédente édition (12e Sila). A en croire ce bilan, il est bien démontré l'existence d'un lectorat potentiellement actif, puisque les chiffres sont là et l'attestent. Mais cela, précisons-le, ne veut, en aucun cas, dire qu'il y a 400 000 lecteurs. Toutefois, une bonne proportion l'est. Mais qu'est-ce qui fait qu'on avance une assertion attestant formellement de l'absence d'un lectorat. Le coût du livre. Effectivement, les détenteurs de telles déclarations se sont basés sur le rapport du lecteur au livre, et la place de celui-ci dans les librairies. Tout le monde le sait et s'accorde à dire que le livre en Algérie coûte cher, cela, du coup, affecte l'industrie du livre. Donc, un livre coûtant de 600 à 1 200 DA ne trouve forcément pas acquéreur, vu que le pouvoir d'achat de l'Algérien moyen est faible. Si le livre n'est pas vendu, c'est parce que il n'y a pas acquéreur, mais cela ne veut, d'aucune manière, dire que l'Algérien ne lit pas. Seulement sa bourse ne lui permet pas de s'en offrir un. D'où la question du prix du livre qui, récurrente, tel un leitmotiv, revient chaque année, et dans chaque édition. Ce n'est donc pas vrai quand on dit que l'Algérien ne lit pas. Il y aurait eu certainement un nombre conséquent de lecteurs, s'il y avait une politique du livre effective visant à soutenir l'industrie de l'édition, en l'exonérant de toutes les taxes pour amortir le coût de la fabrication du livre qui, lui, se répercutera sur le prix de ce dernier en librairie - car, faut-il le souligner, un livre est un produit culturel, un réceptacle de connaissances et un véhicule du savoir, il est certes consommable, mais d'un point de vue intellectuel. Il n'est alors point commercial, lucratif, c'est-à-dire par lequel on peut faire des affaires.