Cette absence du cerf dans les représentations préhistoriques est sans doute due à quelque interdit religieux. On sait que des espèces abondantes, comme le singe ou l'hyène, ne sont que faiblement représentées : aujourd'hui encore, ces animaux sont l'objet de nombreuses superstitions, notamment le singe, que l'on considère comme un humain changé, à la suite d'une turpitude, voire métamorphose. On peut citer aussi l'exemple du sanglier et de l'hyène, animaux de mauvais augure. Le même tabou existe peut-être pour le cerf, ainsi que nous le verrons avec la légende kabyle d'Ali-Zerzer. Si le cerf ne figure pas dans l'art préhistorique, il est, en revanche, très abondant dans les mosaïques de l'Antiquité. L'animal est représenté dans le décor des maisons, des thermes et même dans des lieux de culte chrétien. On a supposé que le cervidé ainsi reproduit n'est qu'un élément de décoration et qu'il ne représente pas le cerf africain : en réalité, certaines scènes de chasse représentent le cerf entouré d'animaux typiquement africains. C'est le cas de la mosaïque de Sousse où l'animal est entouré d'autruches, d'antilopes bubales, d'addax, d'oryx et d'ours. A Uthina – aujourd'hui Oudina –, des cerfs sont attaqués par des lions ou des panthères.