Démarche n Face au déséquilibre sans cesse croissant entre les recettes et les dépenses de la Caisse nationale de la sécurité sociale (Cnas), l'Etat a adopté un certain nombre de mesures pour préserver la Caisse. C'est ce qui ressort de l'intervention ce matin à la chaîne III, de Djawad Bourkaïb directeur général de la sécurité sociale au ministère du Travail, qui a souligné qu'en voyant le volume des dépenses par rapport aux recettes de la Cnas, «il y a matière à réfléchir». «C'est pourquoi, dans le programme sectoriel l'un des axes majeurs est la préservation des équilibres financiers des organismes de la sécurité sociale». Pour lui, avant de prétendre limiter les dépenses de la sécurité sociale, il est primordial de prendre en compte deux éléments. Le premier concerne le volet relatif aux moyens d'améliorer les ressources. «Il y a eu toute une réforme des instruments de recouvrement des cotisations sociales qui vont donner encore plus de résultats à partir de l'année prochaine», a-t-il observé. L'accent est également mis sur l'amélioration des ressources grâce à une réflexion stratégique sur le financement de la sécurité sociale. L'intervenant fera savoir, dans ce cadre, qu'une commission constituée d'experts et de partenaires sociaux a été mise en place et qui va rendre ses résultats d'ici à la fin de l'année en cours. Concernant le second volet relatif à la maîtrise des dépenses, M. Bourkaïb a mis l'accent sur la maîtrise des dépenses «les plus importantes» en l'occurrence celles des médicaments. Il a souligné que la politique de remboursement du médicament «qui est bien claire maintenant», vise à maîtriser cette dépense «sans atteinte à l'accessibilité au médicament». S'agissant des tarifs de référence, l'invité de la radio assure qu'«il n'y a eu absolument pas d'erreur dans le calcul des tarifs de références (TR)». «Ceux qui le disent, ce sont ceux qui ont perdu avec le système de tarif de référence et là, je fais allusion en l'occurrence à ceux qui importent le médicament au prix cher», a-t-il souligné. Il poursuit que le système du TR a dévoilé le système de prix du médicament pratiqué surtout par les importateurs. «Puisque, après l'instauration de cette mesure,en 2006, aujourd'hui (en 2008) nous voyons des alignements de prix sur le tarif de référence.» «Cela veut dire qu'on pouvait le faire avant et qu'on a perdu beaucoup d'argent pendant des années aux dépens de la sécurité sociale et, partant, de l'assuré puisque beaucoup d'assurés ont un taux de couverture à 80%.» Pour limiter les dépenses de la sécurité sociale, il est question de recourir au système de la contractualisation dont on parle beaucoup, mais qui tarde à se concrétiser. À ce titre, M. Bourkaïb a expliqué ce retard en indiquant que le système de contractualisation «est un processus très complexe. Il y a des instruments et des procédures à mettre en place, bref tout un changement de la gestion hospitalière et de la gestion au niveau des organismes de la sécurité sociale».