Des mesures incitatives verront le jour dans les semaines à venir. La convention avec les pharmaciens sera revue alors qu'une autre avec les médecins traitants est en cours d'élaboration. “L'Algérie ne sera la chasse gardée de personne”, a déclaré hier le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, M. Tayeb Louh, à l'ouverture de la journée d'information sur le tarif de référence de remboursement des médicaments. Le ton sonnait comme un avertissement quant aux éventuelles tentatives de pression pour faire échouer sa politique de tarif référentiel comme ce fut le cas en 2001, lorsque sous des pressions de laboratoires, la mise en place de la chose à été différée pour ne pas dire annulée. M. Louh a affiché une détermination à appliquer cette nouvelle politique qui s'inscrit dans le cadre de la réforme de la Sécurité sociale. Devant un parterre composé de responsables de la Cnas, des syndicats des pharmaciens, de l'Ordre des médecins et des opérateurs du médicament, le ministre a été on ne peut plus clair au sujet du générique qui s'impose comme option pour le générique pour atteindre les objectifs de la réforme de la Sécurité sociale et préserver le système. Auquel cas, la Cnas deviendra, dira-t-il, une caisse d'assurance médicale et non de Sécurité sociale. À cet effet, un documentaire sur les réalisations, modernisation, service et tiers payant a été présenté ; ne reste que le tarif référentiel pour préserver l'équilibre de la caisse. Les laboratoires sont invités à se conformer à cette nouvelle mesure. Certains, selon le ministre, l'ont déjà accepté alors que les plus réticents n'auront pas beaucoup de temps, trois mois, tout au plus, pour revoir leur tarification. Pour appuyer ce choix, il a évoqué des cas de pays développés qui ont opté pour le médicament générique, comme l'Allemagne, le Royaume-Uni ou les Etats-Unis, cela d'autant que le générique a les mêmes caractéristiques que le princeps et la même efficacité. Il a, par ailleurs, invité les investisseurs à s'impliquer davantage en Algérie dans “l'intérêt commun”. Des mesures incitatives verront le jour dans les semaines à venir. Elles vont en direction des laboratoires pour les encourager à investir localement, des pharmaciens et des médecins. La convention avec les pharmaciens sera revue alors qu'une autre avec les médecins traitants est en cours d'élaboration. En 2007, la Sécurité sociale a dépensé plus de 141 milliards de dinars. Les dépenses médicales, à elles seules, ont absorbé plus de 64 milliards. 1 800 000 personnes ont bénéficié de ces dépenses, en majorité la catégorie tiers payant, les retraités, les malades chroniques. La hausse des dépenses est due au taux de remboursement, 76% des dépenses de la Cnas. Il s'agissait, donc, de trouver le moyen de rationaliser les dépenses, de les équilibrer sans toucher au principe fondateur de la caisse. Et à l'endroit des “tout importation”, il lancera : “Que ce soit clair et net, la récréation est terminée depuis longtemps.” “La généralisation de la référence tarifaire sera généralisée à tous les génériques répondant aux critères”, a-t-il précisé. En bref, le tarif de référence est un moyen pour réguler le marché du médicament. “c'est une décision politique de l'Etat algérien”, a martelé le ministre. Plus technique, de son côté, le DG de la Sécurité sociale au ministère, le Dr Bourkaïb a expliqué le générique, le tarif de référence qui n'est pas le moins cher, mais parmi les moins chers, selon des critères, la classe et la catégorie, prix qui est déterminé après consultation élargie avec les professionnelles et les experts. L'Algérie devrait arriver à une moyenne acceptable d'utilisation du générique, a-t-il dit. En Allemagne, à titre d'exemple, le générique est de 70% de la consommation globale de médicaments. En Algérie, il est à peine de 30%. Le directeur de la Cnas de Mila abondera sur le sujet et reviendra sur la nécessité de diversifier les ressources de la caisse, la rationalisation de ses dépenses. Un guide sera mis à la disposition des professionnels pour leur faciliter la mise en œuvre de cette option. Interrogé sur un tout autre sujet, la tripartite évoquée par certains titres de la presse, le ministre a rétorqué qu'“il n'y aura ni tripartite ni bipartite avant 2009”. Il a, en revanche, révélé l'organisation de rencontres entre le ministère, l'UGTA et le patronat autour de l'évaluation du pacte social et des discussions autour du code du travail. Djilali B.