Sort n Ce site, qui constituait autrefois un havre de paix pour les habitants d'Oran à la recherche de quiétude, est actuellement déserté. Le parc de loisirs Ibn-Badis (ex-promenade Létang), situé au quartier populaire Sidi El-Houari, gagnerait à être réhabilité du fait qu'il constituait naguère le «refuge» pour des milliers d'habitants d'El-Bahia. Ce parc, classé site naturel panoramique à l'échelle nationale le 23 juillet 1952 et s'étendant sur une superficie de six hectares, est pourvu, à l'heure actuelle, uniquement de deux équipes. La première est chargée du gardiennage et l'autre de l'entretien des plants relevant du service de la protection environnementale de la commune. Le parc de loisirs Ibn-Badis, qui se distingue par un cachet architectural particulier, dispose de près de 50 variétés de plantes, a indiqué le responsable de ce service, Nachet Benameur. Aménagé en 1836 sur ordre du général Létang qui lui a donné son nom, ce parc est l'un des plus beaux sites naturels à Oran et constitue le poumon des quartiers populaires avoisinants dont Sidi El-Houari, Derb, Sanawbar, Ras El-Aïn et le centre-ville. Sa vaste étendue verdoyante est un vrai régal pour les yeux, à l'intérieur de son enceinte et à ses alentours où se trouvent les vestiges historiques du palais du Bey, l'église Saint Louis, l'ancien hôpital Baudens, la place de la république et la chapelle de Santa-Cruz. Ce décor panoramique est d'autant plus attractif qu'il offre à la vue des visiteurs, la forêt du mont Murdjadjo et le port d'Oran. Le parc, qui recèle plusieurs espèces de plantes et d'arbres dont l'âge est séculaire, a souvent été la muse de nombreux intellectuels et touristes. Un compositeur français du XIXe siècle a décrit ce parc comme étant le paradis de son enfance, se souvenant parfaitement du «kiosque musical bleu» qui enchantait les randonneurs, du ruissellement des eaux du système d'irrigation adopté à cette époque, selon le guide touristique. De nombreux oranais de quartiers lointains ou périphériques ne connaissent pas ce site qui se distingue par un paysage féerique et luxuriant. En dépit du renforcement sécuritaire, cet espace vert qui compte trois entrées, demeure encore peu recommandé pour la promenade. Le parc qui jouissait auparavant d'un système d'irrigation, favorisant un climat propice à la poussée de plantes, notamment des rosiers, dont une grande partie a disparu, est dotée aujourd'hui de simples citernes pour l'irrigation. Des ordures sont entassées dans plusieurs endroits, les bassins pour canards sont pollués, les cages d'oiseaux vidées et les étables de chevaux désertées. Même les kiosques créés à la fin des années 1980 au profit des visiteurs, ont été abandonnés par leurs propriétaires faute de sécurité. Pour rappel, l'APC d'Oran a déboursé des sommes considérables pour doter ce site naturel de projets de loisirs dans les années 1980, mais qui ont disparu progressivement de son décor.