Le souvenir du cerf est lié à un conte très populaire, tafunast igujilen, (la vache des orphelins). Deux orphelins, une fille et un garçons, poursuivis par la haine de leur marâtre, s'enfuient. Les enfants s'engagent dans une forêt enchantée où il est interdit de boire aux sources. Mais le garçon, torturé par la soif, boit et il est aussitôt transformé en cerf. La jeune fille épouse un roi et emmène avec elle son frère transformé en cerf. Profitant de l'absence du roi, une de ses coépouses la précipite dans un puits. Fou de douleur, le cerf perturbe le palais de ses bramements. La coépouse décide de le faire égorger. Désespéré, le cerf va pleurer au-dessus du puits : «Ils aiguisent des couteaux pour égorger le pauvre Ali-Cerf». Sa sœur, qui a mis au monde deux jumeaux, lui répond : «Ahcène et Hossine sont dans mon giron, une vipère m'enlace le cou, je ne peux rien faire pour toi !» Or, l'imam de la mosquée, qui s'est levé de bonne heure pour la prière de l'aube, passe devant le puits et entend les lamentations. Il court retrouver le roi qui vient de rentrer et lui dit que son puits est hanté. Le roi se penche sur la margelle et reconnaît son épouse. Elle lui raconte alors l'histoire d'Ali. On le fait retourner à la source et on lui donne de nouveau de l'eau : il reprend sa forme initiale. Les supplications d'Ali sont passées en proverbe : «ssemsaden tiferyin gher ‘Ali Zerzer meskin», (on aiguise les couteaux pour le pauvre Ali-Cerf) pour illustrer les souffrances endurées par les innocents.