Par bovidés, on entend les vaches, les bœufs et surtout les taureaux. La vache est un animal très paisible et effacé, qui représente la modestie, la patience, la maternité également, mais dans ce qu'elle a de plus tranquille et de plus confiant. Qu'on se rappelle seulement le conte algérien, La vache des orphelins (déjà cité à propos du cerf) où un petit garçon et une petite fille, persécutés par leur marâtre, cherchaient refuge auprès de leur vache. La marâtre, pour leur ôter tout soutien, oblige le père à vendre la vache. Le pis, symbole d'amour maternel, apparaît de façon imagée dans le conte : sous forme de jets sortant de la tombe de la mère des orphelins, l'un donnant du lait, l'autre du miel. Mais quand les fils de la marâtre s'y approchent, ce ne sont plus lait et miel, mais sang et pus qui jaillissent. La vache, paisible et aimante, devient ainsi, l'instrument de la vengeance divine. Le bœuf, lui, est un symbole de force, mais c'est une force tranquille, car le bœuf est un travailleur infatigable. Dans la tradition algérienne, le bœuf est également le symbole de l'ingratitude des hommes. Après l'avoir exploité à l'extrême dans les travaux les plus durs, on l'égorge quand il ne sert plus à rien. On mange sa chair et, de sa peau, on fait des chaussures de labours.