Résumé de la 2e partie n Une fois dans l'appartement, l'auteur prend à partie violemment Adam Cruisbank qui semble comprendre les raisons de cette attitude... Il savait pourquoi j'étais là, il savait que c'était pour une raison toute simple et qui n'avait rien de menaçant, mais, il ne cessait de me regarder, toutes les deux ou trois minutes. Je comprenais pourquoi. Par une sorte d'intuition primaire, tel un chien de chasse parfaitement dressé à flairer de loin une bête dangereuse, il sentait en moi une menace, quelque chose dont il devait se méfier. Et c'est bien ce que je suis. La porte qui donne sur l'intérieur du commissariat s'est ouverte d'un coup et une femme policier en est sortie, portant une écritoire à pinces. Elle faisait une dizaine de centimètres de moins que mon mètre quatre-vingt-trois et nous avions les mêmes yeux bleus et les mêmes cheveux blond clair. Les miens sont coupés courts, presque ras, et les siens étaient tirés en arrière en un petit chignon. Sur son badge on lisait L. SULLIVAN et je savais que le L. était celui de Lynn. Elle a dit : — Tu es prêt, Jason ? J'ai répondu : — Je suis prêt, en me levant de la chaise en plastique dur. Je l'ai rejointe devant le guichet de l'agent de service, et elle m'a tendu l'écritoire. — Lis et signe, a-t-elle dit avec un léger sourire. Si tu n'as pas trop peur. — C'est trop tôt pour avoir peur. J'ai regardé le papier. C'était la photocopie d'un formulaire de la police fédérale qui les déchargeait de toute responsabilité au cas où je serais abattu, blessé, handicapé à vie, capturé, brûlé, tabassé ou gravement insulté en participant au programme civil d'accompagnement du ministère de la police. J'ai rapidement parcouru le formulaire, j'ai griffonné ma signature tout en bas, et j'ai regardé la jeune femme. Elle a arraché la feuille de l'écritoire et l'a passée à l'officier de service. Elle a dit : — On y va ? J'ai fait un clin d'œil et j'ai répondu : — Passe la première, frangine. Ce qu'elle a fait. Dehors, j'ai observé, fasciné et sans rien dire, les gestes de ma sœur cadette tandis qu'elle préparait un véhicule de patrouille pour la nuit. Il y avait quatre de ces véhicules garés dans un petit parking coincé entre le mur de briques du commissariat et les maisons de ce quartier résidentiel. Une sacoche noire a atterri dans la malle arrière, où se trouvaient déjà un coffre en bois, un imperméable orange, un extincteur, deux torches électriques, des chaînes, des balises lumineuses et un petit ours en peluche brun. J'ai pris l'ours en peluche. — La mascotte ? Elle a eu un sourire mi-ironique, mi-désabusé. — Non, c'est pour distraire le petit ou la petite pendant qu'on extrait sa maman d'une voiture accidentée, ou qu'on vient chercher son papa pour l'emmener au tribunal. Ça leur permet de penser à autre chose. (à suivre...)