Mise en garde n Pour le ministre de l'Education nationale, cette grève est entachée «d'irrégularités» et n'a été suivie qu'à 1% à l'échelle nationale. Le ministre a lancé cette mise en garde, hier, en marge de l'ouverture de l'année universitaire 2008-2009 de la formation continue des maîtres d'école primaire (MEF) et des professeurs du moyen (PEF), tenue à l'Institut de formation et de perfectionnement des maîtres (IFPM, ex-ITE) de Ben Aknoun, conjointement avec le ministre de l'Enseignement supérieur, Rachid Harraoubia. M. Benbouzid a appelé l'ensemble des enseignants à ne pas suivre l'appel à la grève, précisant que celle-ci n'est motivée «que par les conflits entre les différents syndicats». D'autant plus, dira-t-il, que le statut particulier a bel et bien répondu à toutes les doléances de la corporation. Et, afin de dissuader les grévistes du secteur de l'éducation, Benbouzid menace que «quiconque observera la grève, même durant une seule heure, sera privé de prime de rendement mensuelle». Quant aux parents d'élèves, il les rassure que les élèves, même en cas de grève, recevront des cours compensatoires, et ce, pendant les jours fériés et/ou les vacances. Par ailleurs, lors de son intervention, le ministre a évoqué un montant global avoisinant les 5 milliards de dinars qui sera consacré à la formation des enseignants. Et d'ajouter qu'«actuellement 56 000 enseignants MEF sont en formation, précisant que 5 021 (tous bacheliers) de la première tranche, ont terminé leur formation en juillet 2008. Quant à la formation des 78 000 PEF qui a débuté en 2005 et qui s'étalera jusqu'en 2015, elle est assurée par les réseaux des ENS en collaboration avec l'UFC». Selon le ministre, l'objectif à atteindre en 2010 est la formation de 214 000 enseignants (MEF et PEF). 90% des enseignants du primaire seront titulaires d'une licence. Pour cela, il consacrera un budget de 50 milliards de dinars. Le degré d'instruction des élèves est dépendant de celui des enseignants, c'est pourquoi, dira-t-il, son département ministériel accorde une grande importance à la formation des MEF et PEF, précisant, en outre, que le taux national de scolarisation a atteint 97%. La promotion et la spécialisation des enseignants constitueront, pour le ministre, son cheval de bataille à l'avenir. Ceci permettra un rendement qualitatif au service des deux secteurs, ceux de l'éducation nationale et de l'enseignement supérieur. En ce sens, M. Harraoubia a noté que «l'enseignant est le principal pilier des deux secteurs» et d'ajouter que le but aujourd'hui est «de passer à une phase suprême qualitative», en faisant remarquer que le taux de réussite dans les filières technologiques et des sciences dans l'enseignement supérieur a atteint les 80%. A l'occasion de cette cérémonie, 50 lauréats des maîtres d'écoles primaires de la formation à distance représentant la première promotion issue de la réforme du système éducatif ont été honorés par le premier responsable du secteur. Méziane Mériane «La grève suivie de 60 à 70% à l'échelle nationale» n Intervenant hier, au siège de l'Union nationale du personnel de l'éducation et de la formation (Unpef), le coordinateur national des syndicats autonomes, Meriane Meziane, a annoncé que le taux «réel» de suivi de la grève se situe entre 60 et 70 % à l'échelle nationale. Ce syndicaliste a ajouté que les travailleurs de la Fonction publique ont répondu favorablement à l'appel au débrayage, et ce, malgré les menaces de Benbouzid et le tapage médiatique occasionné par la Snte et le Satef, qui ont décidé de ne pas suivre ce mouvement. Selon le coordinateur national des syndicats autonomes, «un ministre qui se respecte devrait savoir qu'il a pour obligation de régler les problèmes qui se posent avec sagesse et pondération et non pas en occultant les vraies revendications, en prétextant l'illégitimité de notre action. La légitimité de la grève est déterminée par celle de nos doléances», a-t-il ajouté, précisant que la grève demeure un droit irrévocable. Allant dans le détail, il dira que le taux de suivi a été de 40% à Alger et entre 50 et 60% au sud et à l'est du pays. Selon ce syndicaliste, le nouveau statut particulier n'est que de la poudre aux yeux puisqu'il ne répond pas aux aspirations et aux revendications légitimes des enseignants du secondaire et du technique. Dans le même registre, il a précisé que le montant de l'indice est «un trompe-l'œil», dès lors qu'il est avancé à 45 DA alors qu'en réalité il n'est que de 30 DA. Pour ce qui est de la Prime de rendement individuelle (PRI) et de l'Indemnité d'expérience professionnelle (IEP), il dira qu'elles demeurent calculées sur l'ancien salaire de base qui est de 10 780 DA, alors que l'actuel est de 26 000 DA. Pour lui, cette forme erronée de calcul fait perdre aux travailleurs du secteur de l'éducation depuis janvier 2008 à ce jour, entre 5 000 et 9 000 DA mensuellement.