Thèmes n Une réunion ministérielle sur la sécurité et le développement du Sahel s'est tenue, hier, à Bamako en présence de représentants de six pays de cette région menacée par «le banditisme et les réseaux criminels». Cette rencontre d'une journée «doit permettre de jeter les bases d'une coopération dans l'espace sahélo-saharien pour faire face aux nombreuses menaces qui affectent la sous-région», a déclaré à l'ouverture le ministre malien des Affaires étrangères, Moctar Ouane. «Le banditisme transfrontalier, les réseaux criminels et des trafics de tout genre empêchent nos populations de vivre paisiblement. C'est pour cette raison qu'il est nécessaire que nos pays puissent avoir une coopération multiforme», a-t-il ajouté. La réunion a rassemblé notamment le ministre algérien délégué aux Affaires africaines et maghrébines, Messahel Abdelkader, la ministre burkinabé de la Coopération régionale, le ministre libyen des Affaires africaines, le secrétaire d'Etat tchadien aux Relations extérieures et la ministre nigérienne des Affaires étrangères. La Mauritanie devait prendre part à cette réunion, mais elle n'a finalement pas été invitée en raison de la «situation interne» toujours marquée par le coup d'Etat du 6 août qui a renversé le président élu Sidi Ould Cheikh Abdallahi. Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines qui conduit la délégation algérienne à ces travaux s'est félicité de «cette initiative qui vise à relancer la concertation entre les pays du voisinage et exprime l'attachement de l'Algérie à cette démarche». Il a souligné dans ce contexte «les efforts constants déployés par l'Algérie pour initier une coopération multiforme entre les pays du voisinage à même d'assurer la sécurité, la stabilité et le développement économique de cette région au profit des populations qui y vivent». L'Algérie et la Libye ont, par ailleurs, démenti se disputer le leadership de la zone sahélienne, comme souvent rapporté par la presse. «Nous n'avons aucun problème de leadership avec l'Algérie. C'est un pays frère. Il n'y a pas de concurrence entre nous, mais plutôt une coordination et une coopération au profit de toute la sous-région», a déclaré ministre libyen. «Il n'y a pas de concurrence avec la Libye», a renchéri le ministre algérien. «C'est peut-être dans l'esprit d'une certaine presse qu'il y a une concurrence. La Libye et nous avons un socle culturel commun et nous appartenons à la même région. Nous avons la même ambition de résoudre les problèmes de la région», a-t-il ajouté. La réunion de Bamako a été organisée en prélude à une rencontre de chefs d'Etat du Sahel sur le même thème de «la sécurité, la paix et le développement» à une date qui n'a pas été précisée, selon les organisateurs. Ce sommet, prévu dans la capitale malienne, a été plusieurs fois reporté.