Résumé de la 16e partie n Accusée du meurtre de quatre enfants, Jeanne Weber est innocentée par les autopsies réalisées par le docteur Thoinot. Quinze mois après, le 16 avril 1907, une jeune fille sonne à la porte du docteur Papazoglou, médecin à Villedieu, dans le département de l'Indre. Elle lui dit qu'elle s'appelle Louise Bavouzet, qu'elle vient du village voisin de Chambon où elle vit avec son père, ses trois frères et une «amie» de son père, une certaine Moulinet, une vagabonde qu'il a recueillie il y a quelque temps dans sa ferme. «Mon frère Auguste, âgé de 9 ans, dit-elle au médecin, est très malade. Il vomit et il est tout bleu» Elle dit aussi que la veille on a dîné à une fête de mariage, ce qui fait croire au médecin que le jeune garçon a été victime d'une indigestion. Il prescrit donc quelques médicaments et renvoie la jeune fille. Le lendemain de bonne heure, c'est le fermier, Bavouzet lui-même qui se présente chez le médecin. L'état de son fils a empiré et il supplie le médecin de lui rendre visite. Le médecin prend sa trousse et le suit, mais il arrive trop tard : le jeune garçon est mort. A son chevet, il y a cette «vagabonde», la Moulinet, à la fois servante et maîtresse du fermier. C'est une femme au visage rond et au regard inexpressif. Le médecin remarque que le corps du jeune garçon a été lavé et qu'il porte une chemise neuve dont le col, boutonné, lui cache le cou. — C'est vous qui l'avez habillé ainsi ? demande-t-il à la femme. — Oui, dit-elle, il a vomi… Il fait aussitôt enlever la chemise et remarque une trace rouge sur le cou. Elle lui paraît si suspecte qu'il refuse d'établir le permis d'inhumer et alerte le commissariat de police de Châteauroux. Le jour même, le juge d'instruction Belleau se saisit de l'affaire et demande à un médecin légiste, le docteur Audiat, de faire l'autopsie du jeune Auguste. Il remarque bien la trace rouge sur le cou et il pense à la strangulation, mais comme on lui a dit que l'enfant, après son décès, a été revêtu d'une chemise dont on a boutonné le col, il se dit que c'est la chemise qui a causé la trace. Il conclut donc à une mort naturelle, causée par une méningite dont il souffrait depuis quelques jours. Le 10 avril, le jeune garçon est enterré. L'affaire aurait pu être classée si sa sœur, Louise, ne détestait la maîtresse de son père, cette Moulinet, qui avait pris la place de sa mère. Un jour, en fouillant dans sa valise, elle trouve des coupures de journaux relatant l'affaire Jeanne Weber, avec les photos de l'accusée. La jeune fille s'écrie aussitôt : «C'est elle, la Moulinet ! Je suis sûre qu'elle est responsable de la mort d'Auguste !» Sans rien dire à son père, elle prend les coupures de presse et court au commissariat de Villedieu. «voilà l'assassin de mon frère !» Elle fait part à la police de ses soupçons. Et elle semble si convaincue que son petit frère a été tué qu'on prend sa déposition au sérieux. Informé, le juge d'instruction Belleau décide alors d'ouvrir une enquête. C'est ainsi que l'affaire Jeanne Weber rebondit de façon inattendue. (à suivre...)