Délai n Le gouvernement irakien s'est réuni et devrait approuver l'accord de sécurité avec les Etats-Unis qui prévoit le retrait total des troupes américaines d'Irak à la fin 2011. L'accord, qui a été négocié âprement pendant près d'un an, prévoit le départ des quelque 150 000 soldats américains répartis sur plus de 400 bases, huit ans après l'invasion qui a conduit à la chute de Saddam Hussein. La réunion du Conseil des ministres devait s'ouvrir ce matin par une présentation par le chef du gouvernement de l'accord et chacun des ministres pourra ensuite s'exprimer, avait affirmé, vendredi dernier, le chef des négociateurs irakiens, Mouaffak al Rubaïe. Le Premier ministre est quasiment assuré d'obtenir la majorité requise des deux tiers des 38 ministres. Une fois adopté, ce texte qui compte 31 articles, doit être présenté au Parlement qui pourra l'approuver à la majorité simple. La présidence collective, le Conseil présidentiel, doit également donner son feu vert avant que l'accord ne soit finalement signé par Maliki et le président américain George Bush. La Maison-Blanche avait salué le texte comme un «bon accord» satisfaisant les deux parties. Le Premier ministre peut compter sur les partis kurdes et la coalition chiite, qui représentent 19 ministres, ainsi que sur une majorité des ministres indépendants et une partie des ministres sunnites. Cet accord doit offrir un cadre juridique à la présence des soldats américains puisque le mandat de l'ONU sous lequel ils opéraient prend fin le 31 décembre prochain. Selon Rubaïe, l'accord prévoit le retrait des forces américaines des villes et localités à la fin juin 2009 et leur retrait total d'Irak à la fin 2011. Concernant l'immunité accordée aux soldats américains, un point litigieux, c'est un comité conjoint qui déterminera si un soldat américain soupçonné de crime était en mission ou non, et éventuellement passible des tribunaux irakiens. Par ailleurs, l'Irak aura le droit, s'il le demande, de fouiller le matériel américain entrant ou sortant de ses frontières. Roubaïe avait déclaré que son pays avait obtenu un «très bon accord». Cependant, le chef radical chiite, Moqtada Sadr, bête noire des Américains, a appelé les pays musulmans à manifester contre le projet d'accord de sécurité entre l'Irak et les Etats-Unis et annoncé la création d'une nouvelle milice de résistance contre l'«occupant».