Le Parlement irakien devrait se prononcer définitivement sur l'accord de sécurité avec les Etats-Unis le 24 novembre, a déclaré hier le Premier vice-président du Parlement. Le gouvernement irakien a approuvé, à la quasi-unanimité, hier l'accord de sécurité avec les Etats-Unis, qui prévoit le retrait total des troupes américaines d'Irak d'ici fin 2011. L'accord a été adopté par 27 des 28 ministres présents au Conseil du gouvernement, largement plus que la majorité des deux-tiers requise, a affirmé le ministre des Sciences et Technologie Raid Jahid Fahmi. Dix des 38 membres du gouvernement étaient absents. «Tous les groupes politiques ont exprimé une attitude positive. Ils ont considéré l'accord comme le meilleur possible car il organise la présence des forces (américaines) et garantit leur retrait total», a affirmé le porte-parole du gouvernement Ali al-Dabbagh. «Les dernières modifications ont permis d'obtenir les meilleures solutions possibles pour les deux parties», a-t-il ajouté. Le texte de 31 articles a été aussitôt transmis au Parlement qui devrait voter le 24 novembre, selon le Premier vice-président de la Chambre des députés Khaled al-Attiyah. Le Parlement n'a pas le droit de modifier le texte, a-t-on précisé de source parlementaire. Légalement, il peut être adopté à une majorité simple mais «je pense que, politiquement, il faut qu'une large partie du Parlement vote en faveur», a dit M.Fahmi. Le Premier ministre Nouri al-Maliki a précisé devant le gouvernement «les avancées et les points sur lesquels il n'a pas été possible d'obtenir ce que l'Irak souhaitait», a confié M.Fahmi. «Ce n'est pas l'accord idéal mais c'est le meilleur comparé aux autres alternatives. Un long chemin a été parcouru par rapport au premier texte qui nous a été présenté et qui était inacceptable», a-t-il ajouté. Négocié pendant près d'un an, l'accord prévoit le départ des 152.000 soldats américains répartis sur plus de 400 bases, huit ans après l'invasion qui a renversé Saddam Hussein. Le Premier ministre a obtenu l'aval des ministres des trois grandes communautés chiite, sunnite et kurde. Après son adoption au Parlement, le texte doit être entériné par la présidence collective, le Conseil présidentiel. Puis, M.Maliki apposera sa signature au côté du président américain George W.Bush. La Maison-Blanche avait salué, vendredi, le texte comme un «bon accord». Le traité doit offrir un cadre juridique à la présence des soldats américains à l'expiration, le 31 décembre, du mandat de l'ONU. Selon M.Dabbagh, il prévoit le retrait des forces américaines des villes et localités fin juin 2009 et leur retrait total d'Irak fin 2011. Concernant l'immunité accordée aux soldats américains, un point litigieux, un comité conjoint déterminera si un militaire américain soupçonné de crime est éventuellement passible des tribunaux irakiens. L'Irak aura aussi le droit de fouiller les expéditions de matériel américain et les dossiers des 16.400 Irakiens détenus par l'armée américaine «seront transférés au gouvernement irakien et la justice jugera les présumés coupables», a ajouté le porte-parole. Le Grand ayatollah Ali Sistani, plus haute autorité religieuse chiite d'Irak, avait donné vendredi implicitement son feu vert au texte. Mais le mouvement du chef radical chiite Moqtada Sadr a réaffirmé, hier, sa forte opposition. «Nous sommes surpris et étonnés par ce vote qui est une sujétion à l'occupation», a déclaré un des responsables, Hazim al-Aaraji, ajoutant qu' «une grande manifestation» aurait lieu vendredi.