Si l'autruche a disparu en Algérie, elle a longtemps fait partie du paysage national. Son nom et son souvenir sont restés dans quelques légendes proverbes et contes populaires. Commençons par les dénominations de l'autruche en Algérie et au Maghreb. En arabe, le nom classique de l'animal est na‘âm, un substantif collectif, l'unité était appelée na‘âma. Mais il y a plusieurs termes qui sont plutôt des qualificatifs désignant des aspects extérieurs ou des habitudes de l'autruche. Le mâle est appelé salqa‘, mais on l'appelle aussi alîm, c'est-à-dire «opprimé», parce que les Arabes croyaient qu'il avait les oreilles coupées à ras, parce qu'il voulait avoir des cornes. On l'appelle aussi abû al bayd «le père des œufs» parce qu'il participe, avec ses femelles, à la couvaison des œufs. A l'inverse, la femelle qui couve est appelée umm al bayadh, «la mère des œufs». Beaucoup de noms proviennent de la couleur du plumage ou de certaines parties du corps : le mâle, en période de rut, est appelé khad'ib, «aux cuisses rouges», la femelle est appelée rabda' «grise» ou hird «jaunâtre», etc. En berbère, un nom est commun à quelques dialectes : asil en mozabite, asid dans quelques parlers du Maroc central, usid, chez les Chleuhs. Les Touaareg appellent l'autruche anhal. Dans les autres parlers, le nom s'est effacé, quelques-uns, même quand ils connaissent l'animal, le désignent par son nom arabe.