L?Algérie est une République, mais elle a connu, dans le passé, comme tous les pays du monde d?ailleurs, le régime monarchique, régime dont on garde encore le souvenir dans les contes et les légendes, où il est souvent question de rois, de reines, de princes et de princesses charmantes. La royauté est également restée dans l?onomastique où différents termes qui désignent le souverain sont pris comme prénoms. Puisqu?il s?agit de traces des époques lointaines, commençons par les attestations les plus anciennes. Le nom berbère actuel du roi est agellid, que l?on rencontre encore dans la plupart des dialectes du Maghreb. Le mot est transcrit GLD dans les inscriptions funéraires de l?antiquité et on le retrouve comme titre royal : ainsi, MSNS W GYY GLD, sur le mausolée de Massinissa à Dougga, en Tunisie, à lire : Massinissen aw Gayaya gellid (Massinissa, fils de Gaya, le roi). Le mot est encore attesté comme prénom, au Moyen Age, sous plusieurs formes : Gellid, «roi, souverain», et sa variante, avec préfixe d?état, Agellid, Gellida, «reine, souveraine», féminin du précédent, Gellidasen, à décomposer en : (a)gellid-asen ,«leur roi, leur souverain, leur chef», Gelldasen, variante du précédent... A l?époque moderne, le mot sert de dénomination à une tribu targuie du Niger.