Jusqu'au XIXe siècle, on pratiquait encore la chasse traditionnelle, remontant sans doute à la préhistoire : chasse à l'arc ou à la lance, le lasso, des pièges divers, chasse à courre… Ces méthodes, si elles permettaient de chasser des animaux, ne remettaient pas en cause leur existence, en tant qu'espèce. Les Touareg chassaient l'autruche en la poursuivant avec leurs dromadaires. L'autruche est rapide, mais, en été, quand le soleil tape fort, elle se fatigue très vite et le dromadaire la rejoint : dès qu'elle s'effondre, épuisée, le chasseur lui donne le coup de grâce. Les armes à feu puis l'utilisation de l'automobile vont accélérer la chasse : la lutte entre l'animal et l'homme devient inégale. La plume d'autruche, à la mode dans les pays occidentaux, va pousser les entrepreneurs à créer des fermes d'élevage en Tunisie et surtout en Algérie avec les «autrucheries» du Mazafran, de Kouba, du Jardin d'Essai ou de Aïn Sefra. Mais devant la concurrence de l'Afrique du Sud, les fermes périclitent. Et l'abandon de la plume en Europe va les faire disparaître. Malheureusement pour l'autruche, cette désaffection pour ses dépouilles, arrive trop tard : l'animal a disparu. Il ne reste plus aujourd'hui que son souvenir et son nom, donné à quelques lieux, dont Bordj Naâma, (la forteresse de l'autruche).