Kahina a aujourd?hui trente-sept ans. Elle est enseignante d?art dans une école. De temps à autre, elle s?adonne à sa passion favorite, la peinture. Elle décore sa maison avec ses tableaux. Elle peint des poissons, des fleurs, des vagues, des enfants, elle est sensible à tout. Pourtant, sa vie n?a pas été joyeuse. Mohamed, elle l?a connu durant une année, c?était un amour qu?elle croyait éternel, une passion brûlante. «Nous sommes restés ensemble une année, pour décider ensuite de se marier. Je l?aimais comme une folle», lance-t-elle. L?union des deux tourtereaux est fêtée en grande pompe, le père, comblé de joie, a aidé sa fille à acheter un appartement pour vivre avec son mari. «Mais quelques mois après, ma belle-mère faisait des va-et-vient incessants chez nous. Elle ne cessait de me harceler et de me créer des problèmes, des détails insignifiants, mais qui nous envenimaient la vie.» Mohamed écoutait sa mère et répétait continuellement à Kahina qu?elle devait lui obéir. Les conflits s?ensuivent de plus en plus entre les deux mariés, leur vie devient infernale, surtout qu?ils vivent dans le même quartier que la belle-mère. Un jour, cette dernière ose demander à son fils de divorcer de sa femme, puisqu?elle ne veut pas lui signer un désistement pour l?appartement. «Elle lui disait que le logement devait être à son nom et que c?était une honte pour lui que sa femme l?héberge. Elle l?humiliait et le grondait sans arrêt, jusqu'à ce qu?elle ait eu gain de cause», confie Kahina. Cette dernière affirme ne jamais pouvoir oublier le jour où ils sont entrés au tribunal, quand Mohamed a regardé le juge et a demandé le divorce arguant que «je l?ai trompé et que sa mère en est même témoin». «Il a écouté sa mère et a menti. C?est horrible ! Actuellement je vis en solitaire, les hommes refusent de se marier avec une femme divorcée, car elle est usée sexuellement !»