Le fiasco du congrès du Parti socialiste français, qui s'est montré incapable de se désigner un chef, laisse le Président Sarkozy seul maître du jeu, selon les analystes. Nicolas Sarkozy a «désormais un allié pour continuer le travail de sape de l'opposition : le PS lui-même», convenait, hier lundi, le quotidien de gauche Libération. «Toutes les bonnes intentions se sont fracassées sur la réalité d'un combat de chefs», «le grand vainqueur, c'est évidemment Nicolas Sarkozy», soulignent les politologues. Ils relèvent que Sarkozy a entrepris, dès le lendemain de son élection en 2007, de saper l'opposition de gauche en pratiquant une politique d'ouverture. «Il a joué de main de maître en réussissant à débaucher Bernard Kouchner, nommé ministre des Affaires étrangères et quelques autres personnalités de gauche, et en écartant Dominique Strauss-Kahn», l'un des leaders du PS préférés des Français, nommé, avec son soutien, à la tête du Fonds monétaire international (FMI). La droite au pouvoir s'est empressée de railler, un an et demi après la victoire de Nicolas Sarkozy sur Ségolène Royal à la présidentielle, le spectacle «affligeant d'un parti en déroute, un grand Barnum socialiste avec coups bas et confusion maximum».A l'issue de trois jours d'affrontements entre les différents chefs de file, dont l'ex-candidate à la présidentielle, Ségolène Royal, le principal parti français d'opposition a clos, hier lundi, son congrès dans la division, sans orientation définie. Il a laissé au vote des militants, prévu pour jeudi prochain, le soin de départager trois candidatures concurrentes. Ségolène Royal y sera confrontée à l'ancienne ministre Martine Aubry qui a marqué un point en obtenant le soutien de Bertrand Delanoë, le maire de Paris. Aubry a été désapprouvée par plusieurs de ses amis et Benoît Hamon a fustigé une logique de règlement de comptes entre socialistes. La démarche du maire de Paris diminue, il est vrai, les chances de victoire de ce jeune eurodéputé, qui cherche à incarner le renouvellement au sein du PS. La presse et les analystes ont tous été unanimes à dire que les déboires du PS faisaient le bonheur de ses concurrents politiques, à commencer par le président Sarkozy.