Stratégie n Afin de relancer et de promouvoir le secteur de l'artisanat, le ministère de la PME et de l'Artisanat a entrepris des opérations de nature à développer l'activité dans le pays et lui donner un cachet moderne dans un cadre bien organisé. C'est dans le cadre de cette perspective qu'une nouvelle forme d'organisation des activités artisanales a été mise en place. Il s'agit du Système de production locale (SPL), qui consiste à mettre en synergie les efforts au niveau local de toute la population concernée par une même activité dans un territoire commun. Ainsi, le secteur a procédé au lancement de sept projets pilotes de SPL répartis sur le territoire national à savoir ; la wilaya de Tamanrasset pour la bijouterie traditionnelle, la poterie et la céramique à Bouira, la dinanderie à Constantine, la réhabilitation du bâti culturel à Oran, le tissage wabri en poil de chameau dans la wilaya de M'sila, Ghardaïa pour le tapis traditionnel et, enfin, les métiers du BTPH dans la wilaya de Mostaganem. Cette forme d'organisation permettra aux artisans d'accéder à des marchés de travaux à l'exemple de ceux relatifs à la restauration du patrimoine immobilier dans la wilaya d'Oran dont l'activité souffre énormément du manque d'une main-d'œuvre spécialisée. En matière d'infrastructures, le ministère de l'Artisanat réalisera 90 projets sous forme de maisons de l'artisanat pour chaque wilaya, de centres techniques d'estampage du tapis et de musées. Ces actions, selon Mustapha Ben Bada, ministre de la PME et de l'Artisanat, visent la consolidation et la promotion de l'artisanat local et atténuent les difficultés des artisans en matière d'infrastructures. «Mais les artisans doivent s'organiser, soit en associations ou en coopératives afin de faciliter les actions d'accompagnements», a-t-il estimé. Dans le cadre de l'organisation des activités artisanales et leur identification, le ministère de tutelle a établi une nomenclature de 339 activités et métiers exercés sur le terrain. Ce qui permet une meilleure prise en charge réglementaire des activités nouvelles et leur codification. En ce qui concerne la mise à niveau des compétences professionnelles des artisans et leurs capacités de gestion, un cycle de formation en relation avec le Bureau international de travail (BIT) a été mis en œuvre. Ce programme a touché 7 723 personnes entre artisans et porteurs de projets. A cela s'ajoute la formation de 45 formateurs dont 25 ont été certifiés par le BIT et le reste en cours de certification. Cependant, dans un souci de protection des artisans, certaines activités seront désormais soumises à des autorisations d'exercice en fonction d'un classement selon leur degré de dangerosité et d'atteinte à l'environnement. Ce nouveau dispositif élaboré en collaboration avec le ministère de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme, portera sur des activités dites pénibles pouvant porter atteinte au patrimoine naturel. Toutefois, ces nouvelles mesures mises en place dans le cadre du plan d'action pour le développement durable de l'artisanat à l'horizon 2010, doivent, avant tout, répondre aux préoccupations des artisans qui sont les principaux acteurs de ce secteur.