Profil n Cette réserve, qui revêt une importance à la fois environnementale, touristique et scientifique, fait partie du parc national de Tlemcen. La réserve de chasse de Moutas, s'étendant sur 2 000 hectares sur les monts d'Ahfir de la wilaya de Tlemcen, s'est transformée en un parc modèle pour la protection et la diversification du patrimoine cynégétique jusque-là menacé par le braconnage et les changements environnementaux. Cette réserve a été créée en 1983 dans une optique de protection et de promotion du patrimoine cynégétique (gibier). Le projet visait aussi l'introduction dans le milieu de plusieurs espèces de l'avifaune menacée par le braconnage et les changements environnementaux, a indiqué M. Aït Mokrane, chef du service de la protection de la faune et de la flore au sein de la conservation des forêts. Il a ajouté que la réserve de chasse a également pour objectif l'aménagement des biotopes des espèces qui y vivent, avec notamment la mise en place des éléments fonctionnels propres à cet espace dont des points d'eaux et des mangeoires. Selon le plan de charges, il s'agit aussi de dresser des inventaires du patrimoine cynégétique de cet espace servant aussi de lieu d'observations et de recherches expérimentales sur la faune et la flore existantes. En l'espace de deux années, la réserve, qui a été aménagé et dotée de centres de surveillance et de suivi vétérinaire, s'est transformée en un parc modèle où évolue, dans un milieu normalisé, le gibier de différentes espèces. Au cœur de la forêt d'Ahfir, peuplée d'une riche variété d'espèces animales, dont des cerfs, des mouflons, des sangliers et des belettes, le patrimoine cynégétique gagne en diversité avec une avifaune plus complète, composée notamment d'éperviers, de tourterelles, de perdrix, de merles noirs et de faisans. Selon le responsable du Parc national de Tlemcen, cette réserve a enregistré une première relance jugée des plus encourageantes à la fin des années 1980, avec le succès de nombreuses expériences de reproduction de nouvelles espèces de mammifères tels le cerf et le mouflon, et par la suite, avec le lâcher périodique de faisans, par le centre cynégétique de Tazarifet. La réserve de chasse a toutefois connu une période d'inactivité au cours de la dernière décennie, mais la reprise des expériences d'introduction de nouvelles espèces fauniques et des recherches scientifiques, ainsi que la réalisation de thèses et de mémoires d'ingéniorat ont catalysé la relance de ses activités. Un responsable de la conservation des forêts a, de son côté, estimé que cette réserve est appelée à jouer un rôle important dans le développement de la chasse au profit des associations et amateurs de ce hobby, dans une optique de promotion touristique dans cette wilaya.