La réserve de chasse de Moutas, à 20 km de la ville de Tlemcen, bénéficie d'un intérêt croissant en ce sens que près de 150 millions de DA y ont été investis depuis 2006, afin de donner à cette aire protégée les moyens de sa politique : protéger et développer la faune. Selon le directeur du centre, M. Lokmane, une unité technique devant assurer le suivi des animaux a été créée, tandis qu'une opération pour clôturer cette réserve de chasse s'étendant sur 2.150 hectares a été entamée, afin de préserver toutes ses richesses. Des équipements ont été également mis en place à l'intérieur de l'aire protégée notamment des stations de gibier composées principalement d'abreuvoirs et de miradors. Des forages y ont été aussi réalisés pour garantir la disponibilité de la ressource hydrique, outre la réalisation de trois postes pour l'alimentation en énergie électrique d'un coût global de 12 millions de DA et l'aménagement de plusieurs pistes afin de faciliter toute intervention en cas d'incendie. Cette structure qui a pour vocation primordiale la protection et le développement du gibier et de la faune sauvage existante, à l'instar de trois autres similaires à l'échelle nationale, en l'occurrence celles de Zéralda, Mascara et Djelfa, a également mis en œuvre deux programmes de proximité de développement rural au profit des riverains qui sont parties prenantes dans la protection de l'environnement, a-t-il souligné. Un programme de plantation de chêne vert, chêne zen et de chêne liège sur une superficie de 100 hectares va être mis en branle dans les zones dégradées à l'intérieur de la réserve, ce qui permettra de créer des postes d'emploi pour les jeunes chômeurs de la région. Un programme d'assainissement devant nettoyer les forêts pour leur permettre de se régénérer est en cours en plus de celui de développement du gibier à plumes et à poils comme le faisan, la perdrix gambra, la caille et le lapin de garenne, a-t-il ajouté en rappelant que 400 faisans communs viennent d'être relâchés dans la réserve pour son repeuplement. Parmi les objectifs à court terme que s'est fixée la direction de la réserve de chasse de Moutas, figurent la mise en œuvre des enclaves par la plantation rustique et des espèces nobles comme le châtaigner, le noisetier et le pistachier, et ce à titre expérimental, en plus de la création d'une zone d'accueil dans l'aire protégée pour encourager l'écotourisme. La direction de la réserve de chasse compte également réaliser une grande retenue collinaire à l'intérieur de l'aire protégée pour mobiliser davantage les ressources hydriques indispensables à la survie des animaux. La réserve Moutas compte un couvert végétal riche et diversifié de l'ordre de 300 espèces dont des arbres, des céréales et divers herbes, tandis que le potentiel faunistique dénombré compte 54 espèces avifaunes dont une introduite (l'autruche), 14 espèces de mammifères dont 8 protégées et trois introduites (le mouflon à manchette, le cerf daim et la gazelle), 17 espèces de reptiles dont 4 protégées. Parmi les plus importantes actions réalisées par cette structure, figure aussi la création d'une écurie pour l'élevage et la préservation de la race de chevaux barbes arabes et d'en constituer des montures de service pour les besoins de la surveillance de la réserve. Un chenil pour la reproduction et l'élevage des chiens de chasse à des fins cynégétiques a été également créé dans la réserve, a souligné la même source. R.R