Multiplication des trémies, changement de plans de circulation : rien n'y fait. Alger étouffe et ce, dès 6h 30. C'est un enfer que de rouler à travers la capitale pour rejoindre son lieu de travail ou régler ses affaires. Jusqu'à quand ? Des questions parmi d'autres auxquelles a tenté de répondre ce matin Aïssa Naïli sous- directeur chargé de la prévention et de la sécurité routière à la Dgsn sur les ondes de la Chaîne III. Ce responsable a d'emblée reconnu l'existence d'une véritable problématique en matière de gestion de la circulation routière à travers l'ensemble des villes importantes du pays. Les principaux facteurs qui ont engendré cet état de fait jugé «préoccupant» sont, selon l'intervenant, de diverses natures. D'abord, il y a un premier élément relatif au phénomène de l'extension urbaine. M. Naïli a également pointé du doigt l'accroissement constant du parc automobile du pays lequel ne s'est pas accompagné du développement de l'infrastructure autoroutière. Selon lui, ce sont là, entre autres, «des facteurs qui ont fait que la congestion de la circulation qui était auparavant de conjoncture, devienne permanente particulièrement au niveau de la capitale». Alger en effet concentre un nombre important de ministères, de sièges de sociétés et d'hôpitaux, autant d'institutions vers lesquelles convergent des flux quotidiens des citoyens de l'intérieur du pays. Doit-on pour autant se laisser gagner par la fatalité ? Sinon qu'est-ce qu'il y a lieu de faire pour décongestionner et quelles sont les actions concrètes que les autorités envisagent pour finir avec ce calvaire quotidien ? Et particulièrement, quel rôle peut être celui de la police pour endiguer ce fléau ? A ce propos, le représentant de la Dgsn a fait savoir qu'en ce qui les concerne, les services de sécurité agissent d'abord en matière de renforcement des capacités opérationnelles par l'apport en effectifs, par la formation et l'utilisation des moyens. L'intervenant a indiqué à ce propos que la Direction générale de la sûreté nationale dispose d'une unité d'hélicoptères qui les aide à cerner la situation, informer leurs structures opérationnelles « à l'effet d'intervenir pour amoindrir un tant soit peu la congestion. Néanmoins, ce ne sont pas seulement les actions opérationnelles menées par les équipes et équipages qui interviennent à longueur de journée et à tous les niveaux qui vont venir à bout de ce phénomène de congestion chronique, mais il va falloir, souligne M. Naïli, rechercher et trouver d'autres moyens. Il préconise ainsi d'agir sur le transport public collectif à l'effet, dit-il, de réduire le flux d'automobilistes particuliers et qui utilisent pour leur déplacement pour aller et revenir de leur travail leurs propres véhicules. C'est là la «solution adéquate» envisagée dans l'immédiat, a affirmé l'intervenant, en attendant, dit-il, la mise en circulation des transports publics de masse (métro, tramway…). Une idée qui semble réaliste certes, mais face à l'anarchie ambiante qui caractérise le transport en commun : cette voie peut-elle être, dans ce cas, empruntée ? Sur ce point, l'intervenant a suggéré d'abord d'améliorer le transport en commun et cela passe, selon lui, par la création d'une autorité organisatrice des transports qui pourrait constituer la solution idoine. Accidents de la circulation : + 8% de tués en 2008 n L'hécatombe routière ne fait que progresser dans notre pays. Durant les premiers 8 mois de l'année 2008, comparativement à la même période de l'année 2007, il a été constaté une légère augmentation (+3%) en matières d'accidents et +8% de tués. L'intervenant déplore qu'en dépit des dispositifs pris à l'effet de réduire l'hécatombe routière, notamment la loi 01/74 modifiée, les objectifs escomptés n'ont malheureusement pas été atteints. M. Naïli a affirmé que l'Algérie enregistre encore un nombre important d'accidents mortels tant en milieu urbain qu'en rase campagne.