Photo : S. Zoheir De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi Des statistiques sur les accidents de la circulation routière vont incessamment faire l'objet d'un point de presse, a-t-on appris auprès du chargé de la communication de la Sûreté de wilaya. Toutefois, notre interlocuteur ne nous livrera aucun chiffre enregistré au niveau de ce service avant le jour J, en dépit de moult insistances. Aussi, la Gendarmerie nationale n'a révélé aucune information sur le sujet. L'absence de chiffres actualisés n'affecte en rien notre vision sur les accidents de la circulation, qui provoquent des hécatombes dans la ville du Rocher et sa périphérie. Au mois de juin dernier, on dénombre environ 300 accidents. Peu importe le nombre répertorié si on ne sanctionne pas, après des campagnes de sensibilisation permanentes. A l'instar des autres villes du pays, la sonnette d'alarme a été tirée sur «la route qui tue». Les causes du drame sont dues aux multiples facteurs, allant du non-respect du code de la route à l'excès de vitesse, et, sans omettre, les défaillances techniques décelées sur certains véhicules importés d'occasion ou neufs. C'est d'ailleurs dans cette optique que l'Etat a interdit l'importation de voitures d'occasion et a invité, voire sommé, les concessionnaires à se conformer à la nouvelle réglementation en vigueur. Elles doivent répondre aux normes d'origine. Le marché asiatique est montré du doigt en matière de pièces de rechange ainsi que certains pays sous-traitants avec des firmes françaises. Le concessionnaire devra prendre en considération toutes les mesures de sécurité pour «astreindre» les constructeurs à livrer à l'Algérie des véhicules «originaux» adaptables hors frontières. De ce fait, pour reprendre une partie de la dernière directive ministérielle, les pièces de rechange constituent un risque majeur dans les accidents. A ce sujet, un mécanicien, travaillant chez un concessionnaire, nous dira : «Il est rare de tomber sur des pièces d'origine. A titre d'exemple, les plaquettes de frein sont pour la plupart chinoises, elles mettent le conducteur en danger quasi permanent.» Et de poursuivre : «Imaginer une circulation à grande vitesse, en cas d'obstacle, on ne saura jamais à quelle distance le véhicule s'arrêtera.» Concernant les nouvelles mesures draconiennes prises par les autorités, comme le retrait de permis de conduire, il paraît que cette forme impose par elle-même l'application stricte du code de la route. Ainsi, la mise en place d'un radar aux alentours de Zouaghi a régulé un tant soit peu le flux sur ce tronçon de la route menant à l'aéroport et à la nouvelle ville de Constantine. En effet, plusieurs cas de retrait de permis pour excès de vitesse ont été enregistrés, apprend-on d'une source fiable. Cependant, force est de constater que le retrait «modéré» constitue un «break» sans plus pour ces «fous» du volant. Le trafic routier n'y décroît pas tout au long de la journée, surtout à la rentrée scolaire. Ainsi, des bus universitaires et des bus urbains se croisent sans cesse. Plusieurs cas de dérapage ont été signalés ces dernières années ; le dernier drame remonte au mois d'avril dernier quand un bus avait quitté l'axe routier et s'était renversé, causant des blessures à plusieurs étudiants. Un peu plus bas, au niveau de la trémie de l'université où le barrage permanant de la Sûreté nationale est installé, il ne se passe pas un mois sans que des voitures dérapent pour excès de vitesse. Heureusement que les dégâts sont surtout matériels. Constantine dispose également d'une «descente aux enfers» appelée communément «la cité», elle est le cauchemar des routiers qui prennent la direction de Skikda, Jijel ou Annaba. Ce fragment dangereux aura défrayé la chronique par ces hécatombes ces dernières années. Des camions chargés de tonnes de matériaux dont les freins ne tiennent pas trouvent refuge dans un «tonneau». Toutefois, l'autre route de la corniche n'est pas adéquate à emprunter, vu son exiguïté. La sensibilisation demeure la seule solution pour éviter les accidents routiers, en attendant le désengorgement des artères et des périphériques de la ville. A vrai dire, le nouveau plan de circulation, qui est à sa phase finale de concrétisation au niveau de la daïra, tentera uniquement de «fluidifier» la circulation intra-muros en vue d'assurer à la population un mouvement continu, et ce, à quelques encablures du grand coup de starter du tramway. Il convient de noter que tous les services concernés œuvrent en étroite collaboration pour finaliser le plan. Il sera communiqué dans les prochains jours, nous a-t-on affirmé.