La circulation automobile devient de plus en plus difficile. Les principaux carrefours de la capitale des Hammadites sont devenus ces dernières années de véritables goulots d'étranglement. A Béjaïa, les bouchons ne sont pas visibles seulement aux heures de pointe, mais tout au long de la journée. Il n'y a que les vendredis qu'on souffle un peu. Ville touristique et pôle économique important, le plan de circulation dans cette ville n'a pas connu de modification depuis des années, bien que la nécessité s'est fait sentir à plusieurs reprises. Au rythme de la croissance actuelle, soit aussi bien sur le plan économique que social, Béjaïa, déjà étouffée, risque tout simplement l'asphyxie. Par le passé, des voix se sont élevées pour poser le problème de réaménagement du plan de circulation, seul salut pour désengorger la ville et libérer la circulation automobile. Des propositions tout aussi valables les unes que les autres ont été émises par les acteurs politiques et économiques. La CAP (Confédération algérienne du patronat), organisme représentant les opérateurs économiques de la région, s'est exprimée sur ce sujet à travers une déclaration mettant en exergue des propositions honorables. Les politiques ont soulevé le problème maintes fois dans les différentes assemblées, mais, jusqu'à présent, force est de constater que rien n'est fait. Trémies, déviations, dédoublement des voies d'acheminement, autant de solutions avancées mais qui ne se traduisent jamais sur le terrain. Plus que la réalisation des aménagements, Béjaïa a besoin d'un véritable plan de circulation qui tiendra compte des habitudes de déplacement des citoyens résidants mais aussi des infrastructures économiques dont le port et l'aéroport. La commission dépêchée par le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales dans la ville marque-t-elle une volonté de remédier à la situation de plus en plus inquiétante? On est tenté de le croire puisqu'il s'agit d'un sondage de la population et des différents acteurs sur les voies et moyens en mesure de donner un plan de circulation digne de ce nom. Des sondeurs sont sur le terrain depuis une semaine. Leur travail porte sur les préoccupations et les aspirations des habitants en la matière. Les conclusions de cette commission seront soumises aux autorités pour leur concrétisation sur le terrain. Espérons tout simplement que l'autre problème de stationnement sera intégré car, sur ce plan aussi, il y a tant à dire. Béjaïa n'a pas de parc digne de ce nom. Le transport étant le poumon de l'économie, il est temps d'agir concrètement dans le sens de libérer la circulation, la rendre fluide afin de permettre au citoyen en général de souffler. L'étouffement n'a que trop duré.