Faute de campagne d'information, les automobilistes trouveront du mal à s'adapter à la nouvelle situation. Circulez ! A en croire les prévisions des services de la wilaya d'Alger chargés de la question du transport, la circulation routière dans la capitale sera, dès aujourd'hui, plus fluide et mieux agencée. Désormais, il n y aura plus, par exemple, de poids lourds sur les routes durant la journée. Le stationnement des véhicules légers est soumis, lui, à une réglementation stricte . L'implantation des panneaux de signalisation-verticaux et horizontaux- se fera en conformité des critères internationaux... Bref, ce sont là les principaux axes du nouveau plan de circulation à Alger, qui est entré vigueur depuis ce matin. Mais à force de vouloir trop désengorger, il y a un sérieux risque de voir les rues entièrement assiégées, par les milliers d'automobilistes pour lesquels il sera probablement difficile de se conformer à cette nouvelle phase en une seule journée. On ne fait pas un monde en un jour comme dit l'adage. Faute de campagne de sensibilisation large et d'un travail d'orientation, indispensable pour la promotion d'une telle démarche, ces derniers trouveront à coup sûr du mal à manier leurs volants, notamment dans les rues et les lieux concernés par le plan. Concoctée sur la base des résultats «probants» obtenus à travers les mesures - d'urgence - prises, en mars dernier, pour faciliter le déroulement du Sommet de la Ligue arabe, et officialisée récemment par la wilaya d'Alger - en vertu de la décision 746 du 25 avril 2005 - l'ébauche qui contenait 24 articles se veut, selon ses promoteurs, être un outil efficace pour désengorger les rues «étouffées» de la capitale. Il n'est un secret pour personne que face à l'évolution et l'extension vertigineuse des activités économiques et commerciales, le réseau routier, inadéquat, n'a pas suivi. S'ajoute à cela, la croissance incessante du parc automobile. La Direction des transports a recensé pour l'année 2004 quelque 80.000 nouveaux véhicules, soit une croissance de plus de 10%. Ainsi, s'explique, entre autres, cette nouvelle politique qui aura englobé sous toutes leurs formes, les problèmes liés au trafic routier. A commencer par le casse-tête des poids lourds. Les camions de transport de marchandises pesant plus de 2,5 tonnes sont interdits à la circulation de 7 heures 20 h dans les 43 communes concernées par le plan dont Sidi M'Hamed, Alger-centre, El Mouradia, Belouizdad, Bologhine, El Madania... pour ne citer que ces quelques communes. Néanmoins, munis d'une autorisation du wali pour la réalisation des grands chantiers, ces derniers auront toute latitude de rouler, durant la journée, sur les axes routiers et les autoroutes. La livraison des carburant et de gaz butane, n'a pas échappé aussi aux yeux du législateur. Le texte en question prévoit pour ce faire, de l'interdire entre 7h et 20h dans 20 communes de la wilaya. L'autre point fort de la feuille de route : le stationnement. Pas question, ici, pour les véhicules légers de stationner devant les établissements éducatifs, les centres de formation professionnelle, les édifices religieux, les structures sportives... sous peine de subir les sanctions «sévères» mentionnées dans le nouveau code de la route. La même punition est destinée aux automobilistes stationnés dans les places publiques. C'est le cas justement pour le Square Port-Saïd (Casbah), la place de la Liberté de la presse (Sidi M'Hamed), la place Kennedy (El Biar), la place de Tripoli (Hussein Dey)... et bien d'autres. Seul bémol pour ceux-ci : le nouveau texte, leur permet toutefois de «garer», mais pour une durée bien limitée- de 7h à 19h - sur un côté de la chaussée de quelque 50 rues réservées à cet effet. Il s'agit principalement des grandes artères de la capitale : la rue Larbi-Ben-M'Hidi, la rue Bab- Azzoun, la rue Timgad à Hydra... au même titre qu'une trentaine de sites telles les avenues, Hassiba-Ben-Bouali, Krim-Belkacem, Colonel-Lotfi, etc. Quarante rues de la capitale ont été, d'autre part, transformées à sens unique. Par ailleurs, c'est aussi à la mise en place anarchique des panneaux de signalisation que les responsables de la wilaya disent : stop ! De fait, il ne saurait plus question d'installer des plaques et des les ralentisseurs en dehors de la réglementation en vigueur aussi bien en Algérie qu'à l'étranger. Le nouveau plan se dresse également contre les commerçants et les artisans qui exercent illégalement sur les trottoirs. En outre les registres du commerce pour l'exercice d'une activité sur les autoroutes, les routes nationales et de wilaya seront octroyés après l'obtention de l'accord des walis délégués desquels dépendent les régions concernées.