Manque n Alger est, peut-être, la seule capitale au monde à ne disposer que d'un seul moyen de locomotion urbain, le transport routier en l'occurrence. Certes, le transport ferroviaire existe, mais il est peu utilisé, car ne desservant que quelques axes. Conjuguée à la multiplication des embouteillages, cette situation pousse de plus en plus d'Algérois à se déplacer… à pied. Une enquête réalisée entre février et mai 2004 par un groupement d'entreprises pour le compte du ministère des Transports a, d'ailleurs, révélé que 56% des déplacements à Alger se font à pied. «A l'époque pourtant, il y avait moins de bouchons», commente le directeur du Salon international du deux-roues. Selon lui, le transport routier a montré ses limites, d'où la nécessité de penser à de nouveaux moyens de locomotion. Sur ce registre, il fait remarquer que le vélo et la moto peuvent rendre d'énormes services aux Algérois. «Ils sont à même de contribuer à régler le problème des embouteillages», souligne-t-il. Et d'ajouter : «L'introduction du vélo permettra également de lutter contre la pollution.» De l'avis de M. Ouchaoua, le deux-roues a prouvé son efficacité dans un certain nombre de pays du monde : «En France, en Espagne et en Italie pour ne citer que ces pays de l'Union européenne, le vélo et la moto sont incontournables désormais. Outre les services qu'ils rendent à leurs utilisateurs, ils pimentent la vie de tous les jours.» Mais qu'est-ce qui empêche l'introduction de ce moyen de locomotion à Alger ? «La moto, et, à un degré moindre, le vélo, restent chers et hors de portée du commun des citoyens. En outre, il n'y a pas de pistes cyclables à Alger. De plus et jusqu'à un passé très récent, les assureurs refusaient d'assurer le vélo et le scooter, ce qui n'est plus le cas à présent fort heureusement», répond notre interlocuteur qui reste convaincu que le motocycle «sera adopté tôt ou tard». «Dans certains quartiers d'Alger comme Bab El-Oued, la plupart des familles possèdent au moins un vélo qu'elles finiront par utiliser un jour pour peu que les automobilistes acceptent de partager la route avec les motocyclistes», déclare M. Ouchaoua en guise de conclusion.