Cinquante-sept, ce n'est ni un chiffre rond ni un chiffre fétiche et avec le derby algérois disputé hier au stade du 20-Août-1955 entre le MCA et l'USMA, il est certain qu'il ne restera pas dans les annales. Spectacle terne et insipide, partie hachée par trop d'arrêts, peu d'occasions, un rythme qui n'a, à aucun moment, emballé la grande foule entassée dans les travées du vieux stade des Annassers et surtout pas de but, le derby MCA-USMA, le 57e du nom, est vraiment à mettre aux oubliettes. Les puristes, qui avaient assisté à une grosse polémique autour de ce match après son report en septembre dernier pour des raisons «sécuritaires» par le wali délégué d'Hussein-Dey, sont repartis frustrés avec l'espoir de voir le match retour revenir au jardin préféré du stade du 5-Juillet qui aurait au moins permis à plus de supporters de venir faire la fête. Car souvent lorsque les deux équipes n'arrivent pas à débloquer le match, le spectacle se déplace dans les tribunes et devient grandiose. Mais aujourd'hui, avec la fermeture de l'enceinte olympique, le grand derby de la capitale perd son charme d'autant qu'il est sorti de son espace naturel (20-Août-1955 ou Koléa). Tout comme ce syndrome du huis clos qui frappe de plein fouet les confrontations algéroises où l'on enregistre un malheureux chiffre cinq (un mauvais record) avec le prochain match qui opposera l'USM Alger au RC Kouba, vendredi au stade Omar-Hamadi, après celui d'hier entre le club koubéen et le Chabab de Belouizdad à Benhaddad. Avec donc la délocalisation ou la programmation à huis clos, les derbys de la capitale enregistrent de véritables manques à gagner (en billetterie, en spectacle, en audimat…). Comme quoi les temps ont changé, alors vivement un retour à la normale !