Détérioration Une minicrise secoue les relations entre Tripoli et Le Caire qui aurait pris des mesures de restriction à la libre circulation de leurs ressortissants. La presse égyptienne et la police des frontières ont affirmé que la Libye avait refoulé des ressortissants égyptiens, après avoir décidé vendredi de leur imposer des visas d'entrée sur son territoire. Selon le quotidien gouvernemental Al-Ahram et des sources aéroportuaires, l'Egypte a répondu samedi par la réciprocité en imposant le visa aux ressortissants libyens. Mais les responsables des deux pays ont démenti ces informations, alors que les voyageurs ont continué à affluer normalement des deux côtés de la frontière. Selon des sources aéroportuaires égyptiennes, 173 Libyens sont entrés samedi en Egypte en obtenant directement, comme d'habitude, leur visa à l'aéroport. En Libye, des sources officielles ont indiqué que 460 Egyptiens étaient entrés samedi sur le territoire sans visa. Face à cette confusion, l'adjoint au ministre égyptien des Affaires étrangères, Mahmoud Moubarak, a déclaré que son pays continuait à se renseigner sur «ce qui se passe réellement à la frontière égypto-libyenne». Les Egyptiens franchissaient jusqu'à vendredi la frontière munis de leurs papiers d'identité. Selon le quotidien égyptien Al-Akhbar, les autorités égyptiennes ont refusé l'entrée en Egypte «à plus de 1 000» ressortissants libyens à la frontière terrestre. Elles ont imposé, à partir de samedi, aux Libyens arrivant à l'aéroport du Caire d'être munis de visas délivrés par une ambassade égyptienne à l'étranger, a-t-on indiqué de source aéroportuaire. Or, selon des sources diplomatiques, l'origine de cette confusion serait politique, Tripoli étant «irrité par la campagne menée par la presse égyptienne contre lui à la suite de sa décision de renoncer à ses programmes d'ADM». La presse cairote a publié des informations selon lesquelles des rencontres auraient eu lieu entre responsables libyens et israéliens en vue de l'établissement de relations diplomatiques entre les deux pays, à la suite de la décision libyenne sur les ADM. Mais pour l'agence officielle libyenne Jana, cette confusion «renforce la conviction des Libyens qu'il faut couper tout lien avec le marécage arabe».